4ème embouteillage portant l’étiquette Dramfool, nous voilà sur l’île de Mull. Non ! Pas de Ledaig en vue mais bien un Tobermory. Moins célébrée que son homologue tourbée, elle peut pourtant s’avérer intéressante si on lui laisse du temps…
Nez : si l’entrée en matière est peu flatteuse, faite de poires, de vanille, de malt et de sucre, le temps nous offre des perspectives. Le chocolat blanc se mêle à des fruits jaunes (brugnons, confiture d’abricot) et il devient peu à peu gourmand. L’alcool est présent et a tendance à brimer ce nez sympathique qui semble au premier abord assez simpliste et pas forcément très diversifié. L’aération permet de jouer avec des agrumes (oranges), du malt, du pain de mie, une arrivée iodée et une touche de chocolat au lait et aux noisettes. Si on connaît une ouverture aromatique, cela n’enlève guère le caractère sucré qui s’est greffé sur le fruité. L’eau le rend plus doux mais sans que l’on y gagne forcément énormément en terme de structure. Un bon nez, pas de doute là-dessus, mais pas de claque non plus.
Bouche : la texture est plutôt ample avec une jolie expression. On a une jolie cascade de chocolat au lait fondu, des agrumes fermes (oranges amères, pamplemousse) avant que les fruits jaunes ne réapparaissent sur notre palais (confiture d’abricot). C’est généreux et débordant mais, en l’état, c’est peut-être too much (peut-être…). L’eau renforce la dualité agrumes-chocolat et il faut avouer que la qualité est clairement au rendez-vous du fait de la précision de ces notes. Toutefois, ces saveurs hégémoniques ont tendance à nous laisser avec une complexité restreinte en première partie de bouche. Ensuite, les herbes fraîches, le malt, le poivre blanc et l’abricot arrivent à calmer ce duo. Une bouche qui passe de la précision simple à la diversité intéressante.
Finale : c’est long et persistant avec ce duo parfaitement balancé entre le chocolat au lait fondu et les oranges amères. Ce dernier domine mais l’arrière-bouche gagne un peu de poivre blanc et des abricots. Le chocolat au lait devient alors du lait chocolaté assorti de malt et d’herbes fraîches. L’eau appauvrit légèrement la finale avec des agrumes dominant les éléments plus lactés.
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