Nous avions mis le pied à l’étrier de la maison Grosperrin, un des chevaux fougueux du cognac, avec une jolie petite version 2001, on part cette fois bien plus loin dans le passé, avec ce 1963 Grande Champagne. Le degré n’est pas connu puisque l’embouteillage n’a pas encore été réalisé…
Nez : on sent qu’il en a sous le pied. Derrière un petit voile de chocolat au lait, ce sont les fruits exotiques qui s’annoncent. La banane, l’ananas rôti, la goyave, la mangue verte, la coco boisée évoluant sur le bois plus complet (sec et sous encaustique). Après quelques instants, on perçoit des chips de patate douce et des touches de smoothie (mix de fruits exotiques dont de la banane verte). L’ouverture prolongée apporte du praliné et une pointe de sous-bois (fougère). On découvre également une pointe de grenade, des touches de petit grain et un retour du bois brut. Ce bois ne sombre pas dans la sécheresse envahissante et, au contraire, permet de ne pas tomber dans l’exubérance monotone. Il poursuit son évolution avec du graphite et des fougères. Il lui aura fallu énormément de temps pour dissiper sa carapace d’exotic fruit bomb. Cela s’avère payant car les nuances lui donnent une autre dimension malgré l’irréfutable dominante fruitée qui revient sur un certain classicisme après de longues minutes. L’eau le libère un peu de ses entraves primaires, donnant plus d’équilibre.
Bouche : on a une grosse densité qui met en exergue l’intensité exotique évidente. On retrouve le même poiut de départ exotique avant de l’on ait du sirop de pêches, des abricots et de l’orange. La seconde partie de bouche est plus boisée (bois sec, bois vernis) avec des épices complémentaires (cumin, cardamome) et un peu de sauge. Etonnamment cette partie sèche est transitoire et on repart sur le modèle fruité (toujours teinté d’épices et de bois). Les abricots, la mangue et la passion reviennent avec une pointe de girofle pour redynamiser ce cognac. L’eau lâche les chiens, tamise le boisé et le chocolaté, et célèbre à nouveau la royauté de l’exotisme exubérant, détendu par des notes végétales (sauge, petit grain). Un cognac ultra-facile, sexy, mais qui ne parvient pas à maintenir de manière constante ses sensibilités les plus fines.
Finale : on a une finale plutôt moyenne avec une persistance qui assure le spectacle. Le chocolat au lait démarre avant d’être rejoint par l’exotisme typique (passion, mangue, ananas caramélisé) qui dérive vers le jus de mandarine et l’abricot. La finale manque globalement d’énergie et de persévérance mais les saveurs sont agréables.
Music Pairing : Oum – Lik (acoustic)
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