Après le réussi cask BB108 de l’année passée, plutôt porté sur les herbes et les agrumes, on avait hâte de voir ce nouveau PM embouteillé en avril. Bis repetita ?
Nez : il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que la densité va être au rendez-vous. La tendance est à l’attitude végétale avec du fenouil, de l’ail en poudre, du mesclun et de l’agave. Il y a également des agrumes (à mi-chemin entre le citron et le citron vert), un peu d’olives vertes et des grains de poivre pour donner de l’énergie à l’ensemble. L’ouverture apporte des touches amidonnées (type pomme de terre), de peinture fraîche (infime) et métalliques, du bois brûlé, du gingembre et des notes de pain frais. Il faut attendre un peu pour sortir de ses obsessions végétales. On découvre alors un peu d’amandes et quelques touches de kaki bien mûr. Offrant une vision assez typée, ce nez véhicule un esprit intéressant mais un peu foutraque par moments. L’eau a un double effet. Tout d’abord, elle permet de minorer quelques notes périphériques (métal, amidon) et réaffirme les prédispositions naturelles de ce rum à l’herbacé et à l’épicé (renfort poivré) avec quelques algues cuites et de l’iode. Ce n’est pas encore bien calibré mais c’est plus maîtrisé, assurément.
Bouche : étonnamment, elle ne s’enferre pas dans on archétype et parvient à s’équilibrer. Les notes herbacées sont évidemment toujours là mais sont plus clean : agave, fumée végétale douce, herbe coupée, anis, thym… On a aussi de la cardamome, des citrons verts (plus citriques qu’au nez, avec des zestes), des olives fugaces et une petite torréfaction cacaotée en guise d’amuse-bouche. On passe alors sur un registre plus pimentée, avec du gingembre, du kaki et des amandes. On a même des algues qui offrent une part plus iodée tout au long de la bouche. Si le nez avait quelques atermoiements, la bouche possède une forme de rectitude honorable qui garantit l’intégrité des saveurs. Une bouche qui a de la personnalité mais qui charrie un peu d’alcool (malgré une intégration tout à fait honorable). L’eau n’est pourtant pas salvatrice. En effet, on retrouve plus de fraîcheur mais une baisse de la précision de manière générale, tandis qu’il se déséquilibre un peu sur l’amertume.
Finale : elle est longue et persistance. Si on retrouve l’herbe coupée, le piment et le gingembre, il reste toujours une pointe de kaki et des algues conduisant à une arrière-bouche plus minimaliste, iodée et bien herbacée (légère amertume). On gagne tout de même en fruité avec la dilution mais la précision a tendance à être réduite (à nouveau) à ce stade.
Music Pairing : Faun – Walpurgisnacht
Leave a Reply