L’Irlande du Nord n’avait à présent qu’une seule distillerie opérationnelle, Bushmills. Depuis mai 2013, voilà qu’une nouvelle venue vient faire valoir ses droits. Dans un marché irlandais en plein essor et en plein réaménagement, on commence à peine à discerner les projets mis en place. Première escale aujourd’hui avec des nouvelles étonnantes…
Cela faisait plus de 125 ans qu’un nouveau droit de distiller n’avait pas été accordé en Irlande du Nord. Située sur la « Ards peninsula », à l’Est de Belfast, la distillerie Echlinville bénéficiera du microclimat semi-marin, près de la petite ville de Kircubbin. Celui-ci est propice à la culture et à la production (40,5 hectares) d’orge qui servira uniquement à la production du précieux liquide. De plus, un centre de visite, un restaurant, un musée, une salle de dégustation ou encore une boutique semblent prévus pour 2015. Tout le nécessaire pour distiller est déjà présent et, en fonction, deux nouveaux alambics devraient venir s’ajouter à la liste des équipements.
Derrière ce projet se cache Shane Braniff un businessman issu de la région qui avait déjà réussi à exporter la gamme « Feckin Irish Whisky », provenant de Cooley, depuis 2005 mais aussi « Strangford Gold ». C’est cette même année qu’est né le projet d’un complexe touristique autour de la distillerie d’Echlinville. En attendant le développement de son pôle structurel, Shane Braniff n’a pas chômé. Il a fait revivre une ancienne gloire du whisky irlandais : Dunville.
Dunville & Co qui nageait dans les eaux (chaudes) du thé à Belfast, faisait également du blend de pure pot still whiskey depuis 1801. En 1837, les gérants réalisèrent leur emblématique Dunville VR qui perdura jusqu’à la fin de la compagnie, et qui se vend de nos jours entre 1 000 et 1 500 euros. En 1869, ils créèrent Royal Irish Distillers, la plus grosse distillerie de Belfast qui se situait à quelques encablures de la voie ferrée, facilitant l’arrivée de charbon et de grain ainsi que le départ des whiskeys embouteillés. L’histoire se termina avec la mort de leur principal marché, les USA, lors de la Prohibition. Ne recouvrant jamais leur part de marché, la liquidation eut définitivement lieu en 1936.
Le Revival de ce fantôme en fût n’est pourtant pas un produit de luxe. Sorti à environ 37 €, il s’agit d’un blend comportant des fûts d’une distillerie secrète, bien que l’on puisse pencher pour Cooley avec qui Shane Braniff a déjà traité. Il prévient pourtant : « Le stock est limité et disparaîtra bien avant l’arrivée de nos propres produits en 2016 ».
Shane Braniff a de la suite dans les idées puisqu’il possède déjà des circuits de distribution aux États-Unis grâce à World Spirits, partie de Phillips Distilling Company. En plus de ce plan commercial, il est à l’initiative d’un procédé plutôt amusant. Ainsi, la distillerie a créé 144 fûts qui sont disponibles à l’achat pour les consommateurs. Baptisés « The Patron’s Promise », ils seront de trois tailles possibles (60, 120 et 200 litres). L’éventail sera de mise puisque chacun pourra choisir s’il désire un malt ou un pot still (on pourra choisir le ratio orge maltée/non-maltée), la taille du fût, le type de fût, s’il est brut de fût ou non… Bref un menu à la carte unique : « Je crois que nous sommes les premiers à offrir ce service particulier » a précisé le directeur.
On peut d’ores et déjà dire que l’équipe de Echlinville est prête à se lancer dans l’aventure. Pour information, un fût de 60 L de single malt ex-bourbon sans l’embouteillage reviendra à environ 1 635 €. Attention, la mise en vente à déjà débuté.
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