Il faut croire que les leçons ne s’apprennent pas facilement. Après le tôlé provoqué par Laurent Wauquiez, voilà qu’un acteur du monde de whisky se trouve dans l’œil du cyclone. Alors qu’il venait évoquer les « Solutions marketing et humaines dans les spiritueux » à l’EM Strasbourg, le directeur de Glenomore, John Ellis, a tenu des propos pour le moins surprenants. Ceux-ci ont été enregistrés et ont été envoyés à diverses rédactions (radios et télévisions).
Si les podcasts ont été effacés depuis, Whiskyandco a pu avoir accès à une partie des « cours » dispensés et vous en propose un résumé.
John Ellis et le bullshit médiatique ?
Bien que les termes employés soient moins bruts du fût que ceux de Laurent Wauquiez, on retrouve bien la mise en place d’un jeu médiatique. Bien entendu, Ellis n’est pas un politicien et son objectif se limite à la promotion commerciale. Si beaucoup d’amalteurs n’étaient pas dupes, l’affirmation en toute simplicité d’un mensonge fait toujours son petit effet sur l’auditoire.
« Vous savez, lorsque l’on présente une nouvelle édition, il faut la mettre dans un écrin et surtout éviter les sujets qui fâchent. Une jolie étiquette et une forme de bouteille sympa sont la base. Mais cela va de soi, vous ne pouvez pas débarquer avec un whisky de 3 à 5 ans (vendu sans âge) qui est passé par des fûts de sherry de 6ème remplissage sans un plan de bataille. Il faut d’abord trouver un nom (souvent gaëlique) et une histoire sympathique. A Glenomore, nous avons la chance d’avoir Morris. Ce n’est pas un employé mais un jeune homme de 85 ans qui n’a plus toute sa tête et qui habite à quelques kilomètres de la distillerie. Je vais lui parler une fois par mois et je le laisse divaguer. Il est toujours plein d’inventivité me parlant même de whisky de l’espace ou de ses souvenirs hippies ! Une source intarissable ! Ensuite, il faut impérativement octroyer à l’embouteillage du prestige supplémentaire en apposant les termes « édition limitée ». Même si 100 000 bouteilles sont disponibles, cela reste un produit qui peut disparaître et qui est donc désirable, non ? […] « Même si on l’a déjà dit précédemment, des descriptifs peuvent être réutilisés. On est dans un monde qui oublie vite ! Evoquez alors le respect des traditions des ancêtres, louez la volonté de recréer un whisky disparu, parlez de démarches écologistes, dites que vous être très fiers de cette version et dites qu’elle symbolise votre travail et même que c’en est l’aboutissement. Toutefois, pour avoir goûté le dernier Glenomore Ignite, je peux vous dire que cela demande un certain aplomb ! ».
Si ce passage ne manquera pas de faire réagir, les révélations sur les pratiques de son ancien employeur à la distillerie Banmill, où il officiait en tant que vice-directeur.
«Léon Napol, l’ex-directeur de l’époque, était complètement paranoïaque. Il nous prenait nos téléphones avant nos réunions, de peur que l’on ébruite nos stratégies et nos nouveaux produits. Il paraît même qu’il suivait nos allers-retours le Week-End. Je pense qu’il a bien fait de changer de voie, pour un métier à sa hauteur… »
John Ellis : une façade débonnaire
Un visage rondouillard et un sourire sympathique ont fait de lui un chouchou des médias spécialisés. Pourtant, derrière cette apparence joviale, se love une absence d’indulgence et de tempérance assez notables.
Il commence son intervention en évoquant sa prise de poste datant de 6 ans, non sans cynisme.
« Bien entendu, on ne peut pas dire que la distillerie que l’on rejoint est une usine à blends peu reluisante, que la majeure partie de ses Single Malts sont au mieux moyens et qu’il y a un manque d’ambition évident. Vous souriez, vous serrez des mains et vous dites que vous rejoignez une magnifique Maison ! ».
Si cette introduction ne risque pas de passer inaperçue, l’ambiance de travail risque de pâtir de la suite.
« Vous ne savez que rarement comment les gens vont se comporter. Bien sûr, Bruce (NDLR : Hughes, maître assembleur de Glenomore) est professionnel mais il est tellement conservateur qu’il nous a proposé de sortir un Glenomore for Women, prônant « 40% d’alcool mais 0% de sucre » dans un flacon de Chanel n°5. Bien sûr, Harris (NDLR : MacStaggis, le maître de chai) a 40 ans d’expérience, mais la dernière fois qu’il a été sobre, Freddy Mercury était encore en vie. Et je ne vous parle pas de Franck (NDLR : Robertson, responsable des visites guidées)…Ahhh Franck… Heureusement que les visites ont lieu le jour parce que c’est tout sauf une lumière… ».
Si Blagov, la filiale russe de Dramstill, le groupe américain appartenant à Alpigos, le géant financier, connu du grand public pour son implication dans l’Agro-Alimentaire (Nadode) et l’Industrie du Luxe (Rodi), n’a pas encore communiqué sur cette sortie médiatique, il apparaît délicat pour John Ellis de conserver son poste après ses coups d’éclat…
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17 octobre 2024 at 21 h 34 min9r14o0
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20 octobre 2024 at 11 h 42 mingvmpp7