Les rhums guatémaltèques ne sont pas les plus prisés bien que les embouteilleurs indépendants aient choisi d’en sélectionner quelques-uns (Duncan Taylor, Kill Devil ou encore Compagnie des Indes). Après un blanc surpuissant de chez Port Mourant, on part donc sur un nouveau territoire chez Whisky & Rhum…
Nez : c’est la rondeur qui s’annonce à grands pas. On débute par du nougat, des amandes, des chouchous mais aussi de la torréfaction (cacao, café), plutôt dans un esprit de « dessert » que dans la sécheresse. Le fruit n’est pas en reste et on découvre des fruits noirs (myrtilles, mûre) et quelques touches exotiques (ananas). Avec l’ouverture la vanille et les biscuits au caramel se mettent au diapason pour se conformer à l’esprit gourmand de ce nez. Ce n’est évident pas un modèle de tempérance et il semble être là pour réveiller l’enfant avide de gourmandise qui sommeille en nous. L’ouverture apporte un peu de contraste avec du bois, du graphite et des bribes de fougère. La dilution n’est pas exempt d’intérêt puisque des notes de sous-bois (mousse, fougère) viennent renforcer du coulis de fruits noirs. Un nez qui reste assez brut de décoffrage c’est certain.
Bouche : c’est riche et puissant avec des tendances assez proches de celles du nez. L’aspect sucré du nez n’a pas disparu et on est face à de la réglisse, des fruits (confiture de myrtilles, mûre) et des touches torréfiées (amandes, noix). On ressent alors les notes de mélasse prendre leur envol avec, à l’opposé des touches de bois et de vernis. La seconde de partie de bouche est tout de même bien marquée par le bois et la réglisse, ce qui nous fait glisser gentiment vers l’amertume. Puissant et entier, quitte à scinder son audience. La dilution tend à lisser le profil le rendant un peu plus ennuyeux qu’initialement (sucre plus coercitif). Cela reste tout à fait buvable mais c’est le charme qui est un peu en berne.
Finale : elle est assez longue et persistante. La réglisse, le chocolat, les chouchous et le bois forment le quatuor dominant de cette coda. L’arrière-bouche, elle, est plus proche de la poudre d’amandes, du bois et de la mélasse. On a alors une certaine astringence qui se développe mais sans que cela soit un frein à l’appréciation.
Music Pairing : Delvon Lamarr Organ Trio – Little Booker T
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