Après un très joli 1965 officiel il y a quelques mois, nous arpentons à nouveau le chemin des vieux Bowmore avec cette édition limitée à 480 bouteilles, provenant du légendaire embouteilleur italien Samaroli. Un fût de sherry fleurissant ?
Nez : c’est d’emblée très engageant. On a immédiatement une superbe douceur qui s’instaure. La tourbe est bien là, discrète mais souple et crémeuse, composée de fumée de bois, de cirage, de sel et d’une pointe minérale. Autour, ce sont les fruits qui semblent prendre leur essor avec des fruits exotiques compotés (mangue, ananas, banane), des fruits jaunes (nectar d’abricot) et des agrumes (citron, mandarine, orange confite). Pourtant, ce nez profond et facile d’accès ne s’arrête pas là. On découvre quelques effluves de pâtisseries orientales (cornes de gazelle), de sous-bois (mousse, fougère) ou encore du café vert, du fenouil et des épices (bois d’Inde, muscade, cumin). L’ouverture apporte un peu de cuir (et de jambon sec), des myrtilles et des gâteaux au caramel. C’est une entame remarquable, incroyablement fluide comme beaucoup de Bowmore des années 60 et 70. Sexy avec une douceur parfaitement maîtrisée !
Bouche : la texture est soyeuse et l’amplitude suffisante pour profiter de son profil. La tourbe est plus portée sur la fumée de bois, le narghilé et les herbes aromatiques du barbecue avec une salinité moins prononcée. Ce sont les fruits noirs qui se montrent les plus conquérants avec de la myrtille et une pointe de cassis. Cette légère acidité donne de l’allant à l’ensemble et la seconde partie de bouche rebondit sur la mandarine, les gâteaux au caramel mais aussi l’exotisme (mangue, la goyave et kaki) et les épices (poivre blanc, muscade). On aurait aimé un chouia plus de puissance bien que cette bouche veloutée soit redoutable et désarmante. Une tourbe bien modérée et un équilibre sans faille.
Finale : elle est moyenne mais pourvue d’une bonne persistance. La fumée se fait plus végétale avec des accents chimiques (cirage). Cela marque également le retour des épices (cumin, bois d’Inde) et du nectar d’abricot. L’arrière-bouche est plus saline avec une rétro-olfaction plus fumée, porteuse de mandarine, de mangue, de pécan et de café vert. Cette fin de dégustation est un peu moins précise mais poursuit son opération de séduction avec succès.
Music Pairing : Gil Scott Heron – We almost lost Detroit
1 Comment
massard alain
24 août 2018 at 9 h 21 minles bowmore reviennent en force depuis un certain temps,avec un côté moins envahissant que les tourbes fortes d’ardbeg par exemple!