Dans la fameuse série des « Elements of Islay », voilà la dixième itération de Caol Ila. Fruit de la combinaison de trois hogsheads de 2008 et 2009, sera-t-il au niveau du CI7, précédemment dégusté ?
Nez : malgré la puissance évidente de ce Caol Ila, il s’apprivoise assez facilement. On commence par une tourbe maritime bienvenue : sable, sel, algues et coquilles d’huître. On découvre également du jus de citron, du nectar de poires et de la crème d’amandes. La fumée vient alors progressivement se déposer tandis que la fraîcheur se développe : menthol, verveine, eucalyptus. Un nez qui n’y va pas par quatre chemins mais tout est parfaitement en place. Vive la simplicité ? L’ouverture apporte de la réglisse, du clou de girofle, du romarin… Pendant ce temps, la minéralité et l’iode sont mis sur un piédestal. Prometteur et hyper-facile d’accès.
L’ajout d’eau change peu la donne mais offre des variations : thym-citronné, sauge, menthe poivrée, poires et amandes remplacées par un peu de chocolat aux noisettes… La tourbe est alors légèrement moins côtière mais toujours iodée.
Bouche : la texture est très souple et on retrouve l’âme de la distillerie. Sans alcool surnageant, la tourbe fine, proche du narghilé, de l’iode et des algues se gorge d’herbes aromatiques (romarin, sauge) avec un jus de citron omniprésent et un écho de chocolat-noisette. La fraîcheur se poursuit avec un retour de la verveine et du menthol, des olives vertes, du vernis, des notes de poisson blanc et d’eau de mer. C’est une bouche ultra-fraîche qui tend néanmoins à être moins juste au fur et à mesure de la dégustation. La dilution nous fait dériver sur une douceur renforcée, mais un peu moins ciselée : le nectar de poires, le chocolat aux noisettes et le citron confit étant plus présents. Toutefois, il faut noter que la tourbe conserve sa finesse et sa fraîcheur (arnica, romarin, sauge, verveine) pendant que le jus de citron et les olives offrent de l’acidité. Une bouche toujours très clean et équilibrée.
Finale : elle est longue et assez persistante, retrouvant par la même une précision intéressante. La fumée est toujours là avec pas mal de sel, de camphre et de citron (jus, confit). L’arrière-bouche ramène de l’encens tibétain, de la réglisse et une pointe de caramel. Quelques gouttes d’eau plus tard, on découvre du paprika et une belle acidité (citron, olive) comme décorum de la tourbe (plus minérale).
Music Pairing : Low Sun – Icicles
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