Nous avions dégusté le 12 ans, un des grands classiques du monde du bourbon. Toutefois, Elijah Craig, produit à la distillerie Heaven Hill, possède des gammes limitées survitaminées nous amenant sur des territoires plus variées. Vérification avec cette septième version sortie en 2015…
Nez : si on ne doutait pas qu’un bourbon à 64% pouvait être un peu brutal, le premier nosing nous le confirme. Il y a bien du bois vernis et c’est la richesse qui est à l’honneur avec de la crème au chocolat au lait, du caramel, mais aussi du sirop d’érable voire un peu de stevia. Quelques instants plus tard, on découvre un peu d’exotisme (lait de coco, smoothie à la banane) des épices (girofle, cannelle) et quelques effluves floraux (lavande, géranium). La fraîcheur se déclenche plus tardivement avec l’impression d’avoir un effet pommadé : sauge, thym, gingembre, menthe poivrée et chewing-gum chlorophylle. En l’état, l’alcool est tout de même très présent mais cela ne nous empêche de percevoir qu’il y a là un fort potentiel. La dilution apporte du graphite, de la noisette, un peu de pain d’épices et de café. Le sucre ressort partiellement et a tendance à lisser les saveurs. C’est peut-être là que se situe sa limite, dans sa difficulté à trouver l’équilibre entre l’alcool, la complexité, la précision et l’aspect sucré. Une dilution plus importante rend le tout encore plus sucré, noyant cette fois ses qualités.
Bouche : la texture est lisse et on a une belle explosivité. De nouveau, quelle fraîcheur ! Derrière cette crème au chocolat au lait, le lait de coco, le sirop d’érable et le miel qui donne du « poids » à l’ensemble, les notes vertes se retrouvent propulser en invités-stars : thym, menthe poivrée, gingembre. Le bois vernis n’est pas en reste et on découvre quelques touches de pêches et des fleurs (lavande, géranium, tulipe). C’est puissant et charnu avec de petits excès de sucrosité, mais la dilution devrait nous révéler plus de profondeur. Celle-ci permet d’avoir une gourmandise rafraîchie par les herbes. C’est à nouveau costaud et cela manque parfois de cisèlement, mais c’est sans conteste très réussi. Les notes herbacées permettent d’avoir un peu d’amertume, tandis que le sucre roux, le sirop d’érable, le chocolat au lait et la pêche servent de gourmandise percutante. La dilution plus importante va clairement le transformer en daily bourbon punchy mais facile d’accès.
Finale : elle est longue et persistante avec du bois vernis, du sucre roux, des bonbons acidulés à la pêche et toujours de la fraîcheur (gingembre, thym). L’arrière-bouche est plus minimaliste avec de nouveau des fleurs mais aussi du sucre roux. La dilution renforce cette coda en offrant plus de contraste entre les herbes et les fleurs légèrement amères, le bois et les épices sèches ainsi que l’aspect sucré (plus diffus ici). La seconde dilution est moins flatteuse avec un profil qui est devenu plus flou.
Music Pairing : Maylene and The Sons of Disaster – Darkest of kin
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