Petit périple sur Islay, réservé aux membres du club Kilchoman. Cette septième édition (oui déjà) nous propose l’assemblage de deux fûts de sherry oloroso. Ainsi, 1313 bouteilles virent le jour. Après un LP9 hédoniste, aura-t-on le droit à un nouveau combo tourbe-sherry de qualité ?
Nez : cela commence sous les meilleurs auspices avec une tourbe légèrement carnée (viande caramélisée), une bonne pincée de sel et un peu de caoutchouc. C’est un départ vivace où l’alcool fait sentir sa présence en bloquant l’arrivée des seconds couteaux. Après quelques minutes, les fruits secs se sont frayés un chemin jusqu’à nos narines, proposant des noix de macadamia et des noix tandis qu’on retrouve de la torréfaction (chocolat-café), des fruits rouges (imprécis) ou encore une bonne dose de cannelle. C’est un nez généreux mais qui manque, pour l’instant, de beaucoup de justesse. Il faut se montrer patient et attendre que l’aspect beurré soit plus perceptible, que les céréales caramélisées se mettent en place ou encore que l’encaustique, les herbes aromatiques brûlées ou le miel se manifestent. Si cela manque toujours de précision, il s’est diversifié de manière intéressante. Il a ensuite tendance à devenir plus lisse. L’ajout d’eau conforte cette position de compromis, l’efficacité du mix tourbe-sherry impliquant ici une expression diffuse des arômes.
Bouche : on a une belle densité avec une tourbe fumée, légèrement saline et pleine de poivre, de fruits rouges et de fruits noirs avec quelques grains de café et des toasts. La seconde partie de bouche est plus chocolatée, toujours légèrement fruitée (mandarines notamment), avec une tourbe plus médicinale et une petite note chlorée. C’est certes très agréable mais c’est, sans dilution, un peu décevant en termes d’expressivité. La dilution devrait lui être profitable. L’ajout d’eau est effectivement nécessaire pour que la fumée salée se mêle avec aisance avec le chocolat, les oranges, les fruits rouges et noirs et les épices (poivre). Une bouche réussie mais qui reste trop brouillonne pour vraiment passer un cap.
Finale : assez longue avec une jolie persistance. La fumée redevient légèrement carnée tandis que le camphre, la poudre à canon, les fruits rouges, le chocolat et le café se montrent plus pressants (mais toujours flous). L’arrière-bouche est plus torréfiée avec du pain toasté, de l’abricot, des herbes brûlées et de la fumée de bois. La dilution ne change pas grandement la donne, le tout devenant un peu plus convenu et sucré à ce stade.
Music Pairing : The Omy – 9 lives
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