The New Zealand Whisky Company continue de vendre les anciens fûts de la distillerie Willowbank, fermée depuis 1997. En attendant de poursuivre son rêve de distiller un jour, les équipes du groupe travaillent sur leur rayonnement en proposant pour la première fois (hors Europe et Japon comme il l’affirme) un Single Malt de 25 ans. Quand on sait qu’une distillerie Cardrona verra logiquement la jour l’année prochaine, on se dit que la Nouvelle-Zelande est en passe de réinstaurer une industrie nationale du whisky. Celle-ci était en deuil depuis 1997 et la fermeture de… Willowbank…
L’ouverture à d’autres pays producteurs
Si la mondialisation n’a probablement pas été favorable aux consommateurs du fait de la montée des prix acceptables sur certains marchés, elle a mis en lumière l’ouverture du malt à d’autres nations autour du globe. Si on pense immédiatement aux historiques écossais, irlandais,américains et japonais, une pléthore de pays produisent actuellement du whisky, de la Suède à la France en passant par le Pays de Galles, L’Autriche ou encore la Finlande (et bien d’autres évidemment). Dépassons un peu notre vision euro-centrée afin de noter l’arrivée de Taïwan ou l’Afrique du Sud par exemple.
L’Océanie : un potentiel en pleine découverte
Nonobstant, c’est bien l’Océanie qui a montré son émergence récemment. Dans cette partie du monde l’Australie semblait avoir de l’avance avec des marques qu’on commence à voir régulièrement comme Lark, Hellyer’s road ou encore Sullivan’s Cove. Toutefois, un nouvel éclairage provient de la Nouvelle-Zélande. Historiquement, dès le début du XIXème siècle, les migrants écossais avaient commencé à mettre en branle l’industrie du whisky. Malheureusement, en 1870, du fait des mesures gouvernementales, son commerce périclita.
Le renouveau néo-zélandais et la mise en lumière de Willowbank
Le phoenix néo-zélandais naquit durant l’après-guerre dans les années 1950. En 1974, la famille Baker ouvrit la distillerie Willowbank à Dunedin, avec des produits phares tels que le 45 South ou le Wilsons. Dans les années 80, Seagram, le géant canadien, rachète la distillerie, la fait prospérer et le Single Malt Lammerlaw est un succès. Toutefois, en 1997, une nouvelle vente à lieu et le nouvel acquéreur, le brasseur australien Fosters, ne fait que fermer la distillerie, récupère les alambics et les utilise pour sa filière rhum. Cela marqua la fin de l’industrie néo-zélandaise du whisky
Le come-back gagnant du XXIème siècle ?
Pourtant, aujourd’hui, l’actu des amalteurs se situe autour de The New Zealand Whisky Company (TNZWC). La démarche de la firme est assez originale et rappelle le parcours des tchèques d’Hammerhead. Sous l’impulsion de Greg Ramsay, un businessman australien passionné de whisky, TNZWC vit le jour. Le but avoué était de faire revivre Willowbank mais sans la rouvrir. C’est pourquoi l’entreprise, en 2010, acheta 443 barrels qui étaient entreposés dans un vieil hangar d’aéroport. C’est ainsi que TNZWC acheta les 80 000 derniers litres et décida de les commercialiser.
En attendant de pouvoir distiller à nouveau (leur projet à long-terme), The New-Zealand Whisky Company écoule cet ancien stock et tente ici de faire le buzz, clamant qu’ils ont réalisé le premier Single Malt de 25 ans hors Europe et Japon.
Cet embouteillage limité à 484 bouteilles est un bourbon cask (les fûts provenant de Four Roses) titrant à 46%. Il serait typiquement marqué par des notes de fruits secs, quelques fruits exotiques ou encore une pointe de tourbe. Le prix n’a pas encore été communiqué mais il est certain que cela ne sera pas donné si on prend comme référence les millésimés déjà sortis. En France, on trouve par exemple le 1987, 24 ans à 43% aux alentours de 230€. Greg Ramsay, le PDG de TNZWC explique : « Nous sommes très reconnaissants pour le soutien international de la communauté mondiale du whisky durant les 4 dernières années, ce qui nous a donné la confiance nécessaire pour sortir notre 25 ans.[…] Nous sommes honorés par les pré-commandes et par les étincelants retours de ceux qui ont bu leurs premières gorgées ».
TNZWC est certes l’acteur marquant pour le moment mais il semblerait que des émules soient sur les starting-block. Cet été la distillerie de Cardrona a eu en effet l’autorisation de se lancer dans l’aventure. Suite à l’accord de financement, il semble que l’échéance soit 2015. Située près de Queenstown, elle a acquis des alambics issus de Forsyth of Rothes (qui fournit Glenfiddich ou encore Macallan et Glenlivet). Il est prévu qu’une parfumerie et un musée accompagne la naissance de cette distillerie.
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