La capitale des Gaules possède un magasin de spiritueux qui est devenu depuis le temps un incontournable, The Whisky Lodge. Fort d’une histoire riche et d’une volonté de développer leur activité, la famille Tissandier s’est lancée dans l’embouteillage avec sa gamme Orcines. 6 Whiskys au programme et des étiquettes récompensées, une curiosité pour nous, amalteurs…
The Whisky Lodge : Le point de Départ
Situé 7 rue Ferrandière à Lyon, The Whisky Lodge est une institution pour les amateurs de spiritueux de la région lyonnaise. Outre sa spécialisation dans le whisky et le rhum qui le démarque de l’habituelle boutique pour aficionados de vins, la boutique peut se targuer de faire partie de l’histoire du malt en France.
Il s’agit avant tout de l’histoire de la famille Tissandier. Le père, Gabriel, œnologue, entama sa longue carrière dans les vins et les spiritueux. Il commence par réaliser des assemblages dans le milieu du Cognac et du Champagne. Ensuite, en 1968, il crée les Caves Tissandier à Clermont-Ferrand tout en démarrant l’importation de Malts. Elu meilleur caviste en 1979 par le critique Gilles Pudlowski, il fait partie des précurseurs du métier de « caviste spécialiste ». Ne voulant pas s’endormir sur ses lauriers, il devient importateur de Gordon & MacPhail en 1983. Il poursuit avec l’achat d’une société d’élevage d’alcool à Bougival et exporte (Allemagne, Japon…) des armagnacs, des cognacs ou encore des eaux-de-vie. L’aventure de l’embouteillage indépendant débute ici pour la famille Tissandier.
L’aventure The Whisky Lodge (TWL) débute, quant à elle, en 1993 avec l’abandon du commerce du vin. Il enchaîne en devenant importateur de Van Winkle (la même année) puis d’Edradour en 1994. Il fut d’ailleurs en concurrence avec Andrew Symington, le fondateur de l’embouteilleur Signatory Vintage, pour l’achat de la distillerie, bien que d’autres noms de distillerie furent sur ses tablettes.
Alors qu’il persévère en achetant et revendant des fûts, il est rejoint par son fils, Pierre, en 2011. Il est alors diplômé en droit et possède une maîtrise en administration des affaires (MBA) obtenue à la Stratchlyde University de Glasgow. Toutefois, il a aussi mis les deux pieds dans le « milieu » puisqu’il a travaillé pendant 10 ans chez Diageo et Moet Hennessy (Glenmorangie) en tant qu’ambassadeur des Classic Malts et de Johnnie Walker, Category Manager Whisky ou encore comme Brand Manager. Le passage de relais a depuis été fait et c’est désormais Pierre qui est au commande de cette boutique.
De leurs expériences et préférences personnelles est née la gamme Orcines en 2011 avec des fûts achetés sous les deux gouvernances.
Orcines : Des étiquettes made in Be Dandy
Le whisky est devenu une culture gigantesque et codifiée. Dans son sillon, on découvre une appétence grandissante pour l’esthétisme. Les marques et embouteilleurs font donc de plus en plus appel à des entreprises spécialisées afin de rendre désirables leurs produits.
The Whisky Lodge a opté pour la firme Be Dandy, fondée en 2010 sur Paris. L’agence de design n’a pas lambiné lors de cette collaboration. En effet, l’identité visuelle de la gamme a remporté le coup de cœur du « Prix du Branding Packaging » ainsi que le « Coup de cœur du jury », deux victoires obtenues lors du Grand Prix du Design Stratégies 2015. De plus, elle obtint un Lion de Bronze à Cannes dans la catégorie « Design ».
Mais alors pourquoi une telle consécration ? Tout simplement parce qu’il s’agit de la première étiquette en coton du marché, la matière évoquant à la fois l’artisanat et l’imperfection inhérente au monde du luxe. De plus, le design s’inspire des notes de dégustation et choisit le contre-pied de la sobriété plutôt que la surenchère visuelle. C’est donc ce parti pris, cette volonté de se démarquer des étiquettes portées par des thèmes graphiques ou des dessins détaillés, qui a porté ses fruits.
Pierre Tissandier, directeur de The Whisky Lodge, affirmait à ce propos :
[quote_left author= » »]« comme en littérature, forme et fond sont indissociables. Ces prix sont la confirmation du travail accompli ces dernières années. »[/quote_left]
Orcines : Une sélection homogène
Il est souvent difficile de définir un embouteilleur par ses choix de fût. Il se peut que l’on ait plus ou moins d’affinités avec un type de sélection mais, en général, le nombre important d’embouteillages dissout cette vision éclairée des préférences du sélectionneur.
On peut donc profiter de cette série de 6 embouteillages pour observer si un schéma ressort, si des éléments semblent cimenter Orcines. Pour ma part, je dirais en premier lieu que les embouteillages à 46% possèdent une réduction de très belle qualité. On ne se trouve pas face à des malts aqueux ou qui manque réellement de finale. On pourrait toujours lancer un débat sur la sortie en brut de fût, mais le résultat est plus que convaincant de ce point de vue là.
Deuxième point frappant, les points communs structurels rassemblant ces drams. Souvent fondus, ils sont aussi très équilibrés. En outre, le trio végétal-fruité-épices semble la priorité tant il apparaît que ce schéma soit une base de réflexion ou de sélection pour la mise en bouteille. Enfin, et c’est ici bien plus subjectif, j’ai trouvé que la qualité ne souffrait pas de grandes variations.
Pour plus de détails, je vous ai bien entendu concocté six notes de dégustation pour vous faire une idée plus fine de ce qui ressort de cette gamme :
1- Glen Spey 2000 12 ans 46% Cask 266 (75€)
2- Bowmore 2003 9 ans 46% Cask 20057 (80€)
3- Mortlach 1998 14 ans 46% Cask 3803 (83€)
4- Linkwood 1999 13 ans 46% Cask 11970 (85€)
5- Glen Elgin 1995 17 ans 46% Cask 1651 (90€)
6- Glenlivet 1982 30 ans 46% Cask 4686 (230€)
2 Comments
Dram à Lyon
7 juillet 2015 at 12 h 27 minSuperbe article, tout comme ces étiquettes qui ont un toucher incomparable.
Reminder- TRANSACTION 1,821 BTC. Continue >> https://telegra.ph/Go-to-your-personal-cabinet-08-25?hs=a535878c3df1c6f2244fc9fba5577b75&
4 octobre 2024 at 7 h 58 mini5e7yc