Ils ont tous les deux 25 ans et sont nés en 1989. Burnside qui fait référence à demi-mot à Balvenie se voit embouteiller par The Whisky Cask. Deux fûts de sherry qui méritaient un petit face à face pour voir ce qu’ils avaient dans le ventre.
On peut assurer d’emblée que l’on aura à faire à des Balvenie vieillis dans des fûts de sherry (Pedro Ximenez à 42,7% et Dark Oloroso à 48,3%), qu’il n’y a pas eu d’ajout de colorants et qu’il n’y a pas eu de filtration à froid.
Mais derrière ces étiquettes animales minimalistes (manimalistes ?) se love t-il deux whiskys comparables ou la sélection a t-elle été éclectique ?
Le nez
Je passe rapidement sur la couleur qui ne semble pas indiquer un premier remplissage dans les deux cas.
Commençons par les points communs. On perçoit une identité, une orientation immédiate tout comme un fruit dominant et dans les deux cas il s’agit plutôt d’une réussite. On ressent dans les deux cas des fruits secs et des épices mais surtout un fruit qui va devenir le fil conducteur de la dégustation. Pour le Pedro Ximenez (PX), il s’agira de la fraise tandis que la cerise sera l’ambassadeur du Dark Oloroso (DO).
Toutefois, alors que le PX reste varié mais sans prendre de risques, le DO est plus percutant. En effet, le PX reste moins engorgé par le sherry mais fait preuve d’une belle palette. Le DO est plus massif et semble s’être imprégné du fût comme l’atteste la présence d’épices et de notes torréfiées. Enfin, le PX est plus fluctuant et imprécis que le DO.
Bien que tout cela soit subjectif, le nez du PX est pour moi, un cran en-dessous. En effet, si le profil pouvait être plus complet (influence moindre du vieillissement), il ne tombe pas aussi juste que le DO qui, pour le coup, joue clairement la carte du sherry dominant et précis. En sus, quelques surprises comme l’arrivée tardive de l’aigre-doux ou du cappuccino sont les bienvenues.
AVANTAGE DO
La bouche
On retrouve bien entendu notre fruité prééminent dès l’entame de chacune des bouches et l’alcool se fera un peu sentir dans les deux cas. Mais les deux Burnside vont être assez divergents.
Le PX est plus fondu et propre mais la bouche semble un peu retrait avec des notes qui ne surprennent pas outre mesure, le miel étant assez fréquent chez Balvenie par exemple. La diversité est par contre au rendez-vous. Le DO, quant à lui, est plus franc du collier avec une arrivée d’épices un peu brute mais la petite touche saline apporte un petit plus indéniable à ce qui augurait un sherry assez classique.
Il est ici difficile de trancher car les intentions sont bien différentes. Je donnerai un léger avantage au DO car le PX a trop tendance à être sur la réserve. La différence de 5,6% n’est peut-être pas anodine dans ce cas.
BALANCE POSITIVE DO
La finale
La longueur n’est pas forcément suffisante mais le coeur des drams demeure (fraise, cerise). On retrouve ici une trame commune et la différence provient de la précision résiduelle. A ce petit jeu le DO prend toujours l’avantage (d’une courte tête) grâce à l’apport d’une note précise de cerise qui perdure alors que le fruité est remplacé par des épices plus foutraques dans l’arrière-bouche du DO.
BALANCE POSITIVE DO
Conclusion
Apprécier un whisky reste fondamentalement une histoire de goût. Cette analyse sert surtout de comparaison entre deux whiskys, deux esprits qui convergent et divergent au cours de leur passage dans le verre.
Je dirais que le DO se montre plus à son avantage d’un point de vue technique. Plus précis, il offre tout de même une certaine diversité, au même titre que le PX. Ce dernier manque peut-être de quelques degrés mais aussi de justesse dans certaines saveurs. C’est probablement ce qui lui fait défaut pour se mettre au niveau. La différence hédoniste n’est pourtant pas si flagrante, l’aspect plus rustre du Burnside DO l’empêchant de s’élever.
Les notes individuelles se trouvent ici :
Le Pedro Ximenez
Le Dark Oloroso
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