Le projet Octomore (lancé par Bruichladdich) se résume-t-il à une course à la tourbe ? Les 208 ppm annoncés par cette version 7.2 impressionnent, mais sont-ils au service d’un whisky passé en fûts de chêne américain et en ex-fûts de Syrah ?
Nez : tourbe et iode à gogo dans un premier temps. Passé ce premier choc, du vernis et un joli boisé viennent se joindre à la fête. Le tout évolue dans une très belle fumée et propose aussi des notes de pneu neuf. Après quelques minutes d’aération, l’aspect marin très prononcé s’assagit et laisse apparaître des fruits cuits (abricots et pêches notamment), proposant un profil beaucoup plus rond et gourmand. C’est vraiment très bien fait, on pourrait passer une demi-heure sur le nez sans se sentir forcément pressé d’y tremper les lèvres. Quelques gouttes d’eau font ressortir quelques épices, un peu de tabac blond et un léger exotisme (ananas).
Bouche : très tourbé, salé et fumé à l’attaque, ça ne rigole pas ! Une certaine douceur vient cependant rapidement équilibrer le tout grâce des notes fruitées et acidulées (fruits confits). Le caoutchouc est toujours là et l’équilibre général est bon. C’est bien fait mais malheureusement une sensation d’effondrement en bouche, malgré la puissance affichée et la fougue de la jeunesse, vient tempérer cet enthousiasme. L’influence du passage en fûts de Syrah n’est pas flagrante à mon goût (exception faite des notes d’épices et de tabac décelées au nez). L’ajout d’eau ne modifie pas sensiblement le profil de cet Octomore.
Finale : d’une longueur moyenne, surtout pour un « monstre » de cet acabit. On est sur la fumée, la tourbe, la réglisse et la vanille. Rien de désagréable, mais on aimerait que cela dure nettement plus longtemps.
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