Un nouveau coup d’arrêt vient d’être porté à l’industrie robotique. Après le robot de Microsoft qui avait complètement pété un câble, une autre Intelligence Artificielle risque de faire couler beaucoup d’encre.
Répondant au sobriquet de Glen, elle est le fruit de 10 ans de recherche. Née dans les laboratoires britanniques de Whisky Engineer, elle proposait de relever un véritable challenge : avoir un professeur de dégustation, connaisseur et capable de s’adapter à son auditoire.
Malheureusement, l’expérience a déjà tourné au vinaigre. Petit rappel des faits.
Glen finit dans un court-jus
Ce jeudi soir, la foule s’était massée à la cave « L’épicurien » à Lyon. Des simples amalteurs aux dégustateurs chevronnés, ils n’avaient tous qu’une hâte : rencontrer Glen.
Portant un kilt de rigueur, Glen semblait tout à fait compétent et courtois jusqu’à ce qu’Eleanore V., une jeune femme de 28 ans, ne soit prise à parti après son commentaire sur un whisky provenant des Lowlands.
Glen avait présenté cette bouteille comme le cadeau idéal. «Un whisky féminin, doux et floral, qui calmera, en plus, les changements d’humeur de ces dames ».
Outrée par ses propos, Eleanore n’avait pas laissé passer cette estocade: « Je lui ai dit qu’il allait trop loin et qu’il racontait n’importe quoi. D’ailleurs je ne bois que des whiskys tourbés non-réduits ». Glen lui aurait alors tendu son verre en la priant de bien vouloir aller faire la vaisselle. Il aurait même enchaîné en s’adressant aux autres convives en remarquant : « Parce qu’elle n’a pas les qualités pour être sur un stand pour l’Ardbeg Day ».
Excédée, Eleanore aurait fracassé la tête de Glen à l’aide d’un blended malt d’Edradour et de Loch Lomond, un moyen comme un autre de prendre sa revanche. Whisky Engineer aurait déposé une plainte pour acte de barbarie.
La question de la responsabilité
Des voix se soulèvent déjà pour pointer du doigt les manquements de la firme britannique. Une pétition réclamant la relaxe d’Eleanore V. devrait d’ailleurs voir le jour sur le site Change.org.
Ainsi, certains ingénieurs indépendants auraient émis des doutes quant à l’apprentissage de Glen. En effet, il semblerait que le contact humain ait été privilégié. Le robot aurait assisté à de nombreuses dégustations de whisky et des comportements auraient été transmis.
Deux incidents avaient d’ailleurs été signalés lors des phases de test comme le révèle le très sérieux « Whisky-Fässle enchaîné ».
En 2014, alors qu’il faisait un exercice de présentation auprès de néophytes, il aurait déjà pris pour cible un faux-client. Ce dernier avait été déçu par un whisky de 35 ans, issu d’une distillerie fermée, et coûtant tout de même 20000€ dans son étui en tek sculpté à la main et estampillé Max Havelaar.
Glen l’aurait alors interpellé : « Ca, c’est vraiment un whisky pour connaisseurs ! Il n’est pas à la portée du moindre pécore qui débarque dans le whisky. Et à ce prix, aucun doute, il s’agit bien d’un produit d’exception ! ».
Plus récemment, un autre « bug » aurait été détecté. Dans une transe mystique, Glen se serait pris pour un prophète et aurait clamé haut et fort que le Crown Royal Northern Harvest Rye était assurément le meilleur whisky du monde. Whisky Engineer avait, semble t-il, rectifié le tir. « Nous avions bien identifié le problème. Il s’agissait d’un code erroné sur notre précédent modèle, le Jim, dont les conseils étaient réglés sur aléatoire et considérés par le modèle comme absolus».
On peut donc dire que l’âge de l’humanité dans le monde du malt n’est pas révolu. Toutefois, celle-ci se doit d’avoir une intelligence moins artificielle.
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