Le festival de Limburg est un des grands rendez-vous européens pour les amalteurs. Comme chaque année, certains embouteillages voient le jour pour l’occasion. Nous avons donc opté pour un petit comparatif des deux Arran officiels sélectionnés par la team The Whisky Fair…
On est ici dans un combat de fûts de sherry à la robe très claire, au pedigree comparable. L’intérêt de ce face à face va donc être la combinaison des influences du fût et du distillat. Un bon moyen de savoir quel Arran est fait pour vous.
Le nez
On est ici en terrain connu pour les amateurs d’Arran. En effet, on ne peut pas dire que le fût s’impose. On retrouve donc le fruité plutôt jeune, l’eau gazeuse au citron et les épices. Le boisé, le chocolat et les fruits secs sont par contre de sortie. Ce sont deux drams qui restent gourmands mais qui montrent déjà leurs différences de personnalité.
Le #913 a une approche légèrement plus sharp avec de la minéralité (craie) et la fraîcheur du gingembre. A contrario, le #654 veut imposer sa patte sucrée avec de la guimauve, le gras de la banane ou encore l’encaustique et la chantilly.
Dans cette opposition stylistique, le #654 est plus complexe mais le #913, dans son apparente facilité, délivre une jolie lisibilité.
Délicat de trancher. Match nul ici.
EGALITE
La bouche
On est dans une cohérence évidente avec le nez. Alors que le #913 n’est pas complexe, il sait aller droit au but avec son couplage de fruits, d’épices, d’agrumes voire de minéralité avec de l’eau. Ce n’est peut-être pas ce que l’on attend le plus d’un fût de sherry mais la simplicité efficace s’oppose à l’approche du fût 654.
Ce dernier est un peu trop porté par ses élans de guimauve mais son côté smooth est contrebalancé par une complexité plus grande.
La différence n’est pas phénoménale mais on préfère l’approche rectiligne du #913 qui est sans fausses notes.
LEGER AVANTAGE #913
La finale
On pouvait penser avoir ce même schisme de profil mais il n’en est rien. Des épices, de la fraîcheur et des agrumes. On retrouve une divergence sur l’arrière-bouche avec le fût 913 qui , fidèle à lui-même, poursuit sa route sur les mêmes bases tandis que le 654 s’enrichit de miel et de bois, pour un reliquat laissant une sensation d’enrobage plus marquée.
EGALITE
Conclusion
Un face à face qui montre une base tout à fait similaire mais une exploitation quelque peu différente du profil. On pourrait d’ailleurs arguer que ce sont des fûts de sherry tout de même fort discrets et qui ont donc le mérite de laisser une belle place au distillat.
De manière amusante, ils sont tous les deux assez faciles d’accès mais pour des raisons différentes: le fût 913 de par son profil clair et bien posé, le fût 654 par son enrobage de sucre qui le rend peut-être un peu plus glamour.
Si ma préférence va à la conception efficace du fût 913, il s’agit avant tout d’un choix personnel lié à la représentation du glucose (guimauve ici pour le fût 654) et donc au caractère tangible du distillat.
La différence en tout cas n’est pas gargantuesque.
Les notes de dégustation complètes se trouvent ici :
Arran 1997/2016 18yo Cask 913 54,3% OB for The Whisky Fair
Arran 1996/2016 19yo Cask 654 54,8% OB for The Whisky Fair
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