Après une prestation convaincante du « La Perle Rare – Canne Rouge », nous revenons sur une édition plus classique avec ce millésime 2017 qui sert de fer de lance pour la gamme. Une bonne façon de découvrir A 1710 ?
Nez : on retombe sur nos pattes avec cette entrée en matière. Il y a une certaine opulence et un aspect plus austère que les deux versions « La Perle Rare ». On a des embruns côtiers (sable, pierre froide et coquilles d’huître compris) qui se mêlent au jus de canne frais et des aspirations florales (œillets, magnolia). Pourtant, on est très loin d’un rhum enfermé dans ses notes inhabituelles. Le lait d’amande douce combine avec les fruits exotiques (mangue, banane) et un peu de menthe poivrée. Il y a une pointe de miel, du pain toasté et du citron qui finissent le travail en enrobant l’ensemble du profil. Bien évidemment, cette aération tend à homogénéiser un peu les effluves bien que ce nez conserve son identité. La dilution apporte son lot d’acacia mais nous renvoie trop rapidement sur le sirop de canne pour maintenir une palette aromatique aussi structurée.
Bouche : la texture est bien souple et l’amplitude est bonne (malgré un peu d’alcool). On conserve la philosophie du nez avec un postulat un peu iodé qui se gorge de fruits exotiques (litchi, mangue, feijoas), de canne fraîche et de chocolat au lait. La menthe poivrée apporte alors son peps rafraîchissant. Pendant ce temps, le jus de canne frais, le citron, la minéralité et une touche d’anis servent très bien de complément. On a donc une structure assez carrée, qui commence par saisir la gourmandise avant de de rendre l’ensemble plus aérien. Une bouche qui va droit au but (un peu trop) et qui parvient à communiquer son énergie sans sombrer dans la caricature du fondu. La dilution nous ramène sur des fruits légers (poire mais aussi melon) tandis qu’une partie plus rustique, tirant sur les herbes séchées, se fait sentir. On conserve par contre la fraîcheur globale.
Finale : elle est plutôt longue bien que la persistance soit un peu fuyante. On a alors une salinité plus réduite mais on poursuit la dynamique fraîche apportant du jus de canne, des fleurs blanches (magnolia principalement) et du citron. L’arrière-bouche devient plus minimaliste et basique. La dilution n’apporte pas plus de puissance mais la persistance semble allongée et la fraîcheur mieux entretenue. Encore une fois, la simplicité est parfaitement fonctionnelle même si nous n’aurions pas craché sur quelques saveurs supplémentaires pour sublimer cette fin de dégustation.
Music Pairing : The Grus – Home
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