Une fois n’est pas coutume, nous dégustons les single casks sélectionnés par Tristan Prodhomme. On commence par ce jamaïcain qui dissimule son origine exacte mais qui conserve la force du fût. Une nouvelle bonne pioche ?
Nez : on a tellement pris l’habitude de tester des jamaïcains survitaminés que l’on en aurait presque oublié qu’ils savent être plus civilisés. On a l’impression d’avoir du quatre-quarts agrémenté de bananes, de bois de Santal et de carvi. C’est alors qu’arrivent une pointe miellée et cireuse, des After Eight mais aussi du chocolat blanc. C’est beau et évocateur, avec une lisibilité faite de détachements intelligents. On a alors du pralin, de la vanille un peu d’huile de lin mais également du laurier, du basilic et un peu de thé à la bergamote. La puissance, effective, ne tombe pas dans le piège de l’alcool. Vous l’aurez compris, c’est un nez flatteur et lisible. Un départ sur les chapeaux de roue. La dilution renforce les agrumes (kalamansi), le pralin, l’aspect « plein » (cire, Santal) et conserve nonobstant sa base aromatique en lui adjoignant des fleurs (chèvrefeuille, acacia). Moins immédiat mais tout aussi stimulant.
Bouche : L’aspect gâteau est plus discret qu’au nez tout comme la banane même si ils n’ont pas disparu. La mangue a en tout cas rejoint la famille fruitée. Dans le même temps, on retrouve des notes de carvi, de vanille et de canne ainsi que les After Eight. C’est alors que le pralin et le chocolat prennent le relais avec un retour de la bergamote qui apporte une certaine énergie à l’ensemble. On aurait pu tomber dans une certaine lourdeur et une forme de putasserie mais il n’en est rien. On sent par contre que l’alcool l’enchaîne quelque peu. La dilution offre des saveurs identiques mais renverse un peu la hiérarchie. On a en effet quelque chose de plus frais et de moins gourmand. En compensation, ce n’est pas la menthe, le thé ou le carvi qui font contrepoids mais bien les notes de dessert (crème au chocolat, pralin) avec un agrume qui se voit à nouveau renforcer (bergamote, citron) au côté de fleurs adoucies similaires au nez et d’une pointe de camphre et d’iode. C’est un peu moins équilibré à ce moment-là mais cela reste très réussi.
Finale : Les arômes de menthe et la paraffine forment le duo de cette longue finale. La persistance est correcte et revient sur l’aspect infusé (thé noir), les fleurs, le chocolat, la menthe et la bergamote. Il est devenu moins gras qu’auparavant, ce qui offre un twist assez intéressant. La dilution accroît la persistance et offre une note plus médicinale et légèrement iodée.
Music Pairing : Trombone Shorty – Hurricane Season
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