Ce Single Cask sélectionné par La Maison Du Whisky nous rappelait qu’il y avait eu, entre autre, un excellent cask 2697 embouteillé en 2013. Cette fois, c’est la tourbe et le porto qui ont été convoqués, un duo très « casse-gueule » de manière générale. Une chausse-trappe évitée ?
Nez : la tourbe est présente mais est utilisée avec parcimonie, présentant un visage plutôt végétal, légèrement carné (parfum lardé) aux accents minéraux. Le tout est rehaussé par des épices vivifiantes (piment, curry, cumin). C’est alors qu’apparaissent des traces de sucrosité (l’effet inévitable du port pipe ?) mais elles ne suffisent pas à déstabiliser ce nez très riche. On a des truffes au chocolat, du lin, des cacahuètes caramélisés, quelques touches de fleurs (géranium, rose), quelques cranberries et, enfin, des abricots cuits. Un effet beurré vient se greffer sur l’ensemble avec du jus d’orange et quelques apports végétaux (trèfle, cactus, tabac blond). Un très beau nez qui n’est pas brimé par la tourbe ou le fût. La dilution apporte une touche de chou (sans l’effet soufré), renforce le gras et fait choir la sucrosité. On perd, par contre, une partie de la richesse ce qui est tout de même bien dommage.
Bouche : on a une très belle texture et une amplitude du plus bel effet. L’alcool est un peu trop présent mais la densité change notre perception de cet état de fait. On reprend cette tourbe végétale et minérale, ses facéties épicées (piment frais, poivre de Sichuan, cannelle), de la réglisse et des oranges. La seconde partie de bouche, plus sucrée et un peu plus saturée rend tout de même un bel hommage aux agrumes (Mikanshu, oranges) et aux abricots cuits. On passe alors sur une fumée aux arômes chocolatés pour terminer cette bouche riche. Si ce n’est pas un modèle de cisèlement, sa précision partielle et sa logistique soignée en font une belle réussite. La dilution ne change pas le profil mais synthétise parfaitement tous les éléments, en ajoutant un peu de réglisse tout du long. Les épices sont toujours parfaitement maîtrisées tout comme la tourbe au dosage intelligent.
Finale : elle est longue et persistante. On a de la fumée qui part du charbon pour aller sur les herbes fumées, la torréfaction (chocolat, moka), le malt, la minéralité et la menthe. L’arrière-bouche est bien chocolatée avec des agrumes, des œillets et une patine sucrée (dommage). On passe alors sur du tabac blond et des pointes de mûres. La dilution fait ressortir la fraîcheur mentholée de manière évidente. La minéralité, les abricots et les agrumes ressortent alors (Mikanshu encore).
Music-pairing : Shades of black – Impending Circumstancies
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