On pouvait s’attendre à une belle petite bouteille avec cet Ardmore du début des années 90. Ce fût de bourbon donnant lieu à 185 bouteilles avait été splitté via notre forum. Une bonne idée de notre part ?
Nez : c’est une terre de contraste qui s’offre à nous. Une tourbe oscille entre la fumée salée, le foin et le cuir voire l’ardoise (par instant) associée à une fraîcheur mentholée. Autour d’elle, les senteurs se diversifient. On passe par un stade floral (jasmin, rose). On a pourtant la sucrosité de certains vins blancs chargés d’exotisme (ananas, mangue, passion ,vanille) bien que l’on ait des touches de fruits secs (pécan en tarte, cajou). C’est une belle exploration qui nous est proposée. L’ouverture apporte du lait d’amandes ou encore du jus de coing. Du bel ouvrage qui manque simplement d’un soupçon de cisellement et de précision.
Bouche : la tourbe est à nouveau parfaitement maîtrisée avec ce mélange de cuir, de plastique, de fumée. Une bonne dose minérale (entre la craie et l’ardoise) parvient à sourdre avec quelques embruns. L’entrée en bouche est vivace sans que l’alcool ne soit trop présent avec quelques épices (girofle, poivre noir). La seconde partie de bouche est amorcée par les fruits secs (pécan, noisettes) avant que la minéralité et le végétal ne ramènent leur lot d’exotisme (mangue, ananas, yuzu) , de coing et de vanille. Une bouche qui change son approche avec une dualité intéressante entre le fruité gourmand et l’austérité minérale. C’est très bon même s’il manque quelques fois un brin de précision. Un whisky immédiat.
Finale : on condense ici tous les éléments cités auparavant avec une part plus amère (tourbe herbacée, réglisse, kumquat) avec quelques épices (cannelle, poivre). Le seul défaut est cette persistance qui joue à cache-cache et qui nous prive d’un véritable déroulé de fin de parcours. Toutefois, le contenu aromatique est très réussi et tient grâce à l’effet “tourbe” à la rétro-olfaction et la surprise minérale.
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