Nous avions été charmés par des Ardmore sélectionnés par Malts of Scotland, à savoir le 1991 Cask 13018 et le 1992 Cask 5014. Nous poussons nos investigations plus loin avec cette version plus jeune, vieillie en fût de bourbon (hogshead)…
Nez : la jeunesse se fait ressentir assez immédiatement, avec un côté « à nu », le fût semblant très peu actif. La tourbe peu aromatique, légèrement pommadée, possède un aspect végétal et sablonneux (minéral) en complément d’un fond de bacon (qui reste très mesuré). Les fruits blancs (sirop) ne sont pas les seuls à servir de décorum puisque l’on retrouve des touches de pomelos et des épices sous forme de chips au paprika (sel compris) ainsi qu’un peu de vanille. C’est plutôt bien fait et son point fort est clairement l’intégration de son alcool, qui plus est pour un malt de 2008. L’ouverture offre, une fois n’est pas coutume, une fraîcheur bienvenue à mi-chemin entre le menthol et la bergamote. La patience est profitable bien que le manque de maturation se fasse sentir sur la découpe du profil. L’eau a plutôt tendance à l’éteindre.
Bouche : l’intégration de l’alcool est toujours réussie avec une tourbe encore légèrement parfumée, bien qu’un peu de fumée de bois et de la réglisse apparaissent lors de la seconde partie de bouche. Pour le reste, on est sur un minimalisme forcené avec ces fruits blancs bien vanillés et des amandes effilées dans un premier temps. Puis, des citrons confits, du malt, une pointe d’abricot et de pâte feuilletée le complexifient. Pourvu d’une belle puissance et d’une belle texture, il ne parvient pas à être explosif en termes de palette aromatique. Agréable, ne sombrant pas dans le simpliste, cette bouche n’est pas aboutie du fait d’un manque d’expressivité. La dilution ne donne pas le change puisqu’il reste sur la défensive de manière générale.
Finale : elle est longue avec une persistance qui profite de l’apport de la tourbe. On reste dans la lignée de la bouche avec un aspect sucré qui accompagne toujours la tourbe. L’arrière-bouche gagne en contraste avec les épices plus sèches (poivre, cannelle, paprika), la rétro-olfaction étant plus fumée que ne le laissait présager la bouche.
Music-pairing : Smile Empty Soul – Silhouettes
Leave a Reply