Après la gourmandise assumée du Ben Nevis 2007, voilà l’autre nouveauté provenant de chez Le Gus’t. Cette fois-ci il s’agit d’une édition passée par le fût de sherry puis par le fût de porto (15 ans). Un cross-over pertinent ?
Nez : l’opulence est évidente, la densité voire la viscosité étant presque palpable. C’est quelque chose de gras, porteur d’une note vineuse modérément sucrée, de vinaigre balsamique, d’huile de noix et de jus de framboise. Derrière ce premier rideau, on perçoit du cacao en poudre, du rancio, des dattes, des touches légères de légumes (haricots verts) mais également des notes plus lourdes comme du tabac et du cuir tirant par moment sur le jambon sec. C’est riche et on sent que le bois va peu à peu faire sentir sa présence : bois précieux, encaustique, cannelle… On a également un peu de pain de mie, du gras de noix, du malt caramélisé et un peu de menthe. C’est un départ pour le moins flatteur et, étonnamment, ce nez dégage une forme de sérénité. L’ajout d’eau apporte des flocons d’avoine, du toffee, des abricots secs, une touche briochée et boisée. Il y a dès lors quelque chose de plus dépouillé qui maintient ce nez à un très beau niveau malgré une précision plus fluctuante.
Bouche : il y a une belle richesse à nouveau même si l’alcool est bien plus présent en bouche, avec une chaleur qui ne s’estompe pas. On commence par le vinaigre balsamique associé à un peu de vin sucré. Cette sensation un peu lourde est assez rapidement évacuée par l’apport des fruits secs (gras de noix, huile de noix, amandes), du cuir, de l’eau-de-vie de cerise et de framboise. La fraîcheur revient sur la seconde partie de bouche en même temps que les notes boisées (bois secs, encaustique) avec un peu de légumes verts. C’est un peu plus bourrin qu’attendu mais cela charmera sans aucun doute les amoureux du style. La dilution est assurément un plus en termes de confort de dégustation. On reprend exactement les mêmes éléments (notamment le gras de noix et les fruits rouges) mais la dimension sucrée semble plus prégnante (orange très confite). La pointe de fraîcheur et l’arrivée du cacao en poudre sont par contre les bienvenues.
Finale : elle est assez longue et persistante. On retrouve le vin de framboise, la noix, le bois légèrement toasté et la cannelle. L’arrière-bouche conjugue la cerise et la framboise avec du sucre roux et des noix torréfiées. Cette coda est légèrement moins équilibrée mais conserve son identité. La dilution pousse encore plus loin cette perception avec un sucre présent mais une générosité salvatrice (orange confite en tête).
Music Pairing : Francisco Tarrega – Capricho arabe
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