Black Isle est une brasserie émergente nous venant d’Ecosse. Forte de son identité biologique, elle commence à percer sur les marchés étrangers proposant des produits aux prix plus doux que beaucoup de bières de dégustation de niche. « Save the planet. Drink organic » reste le motto (lucratif) de son fondateur…
Quand on pense à la bière de nos jours, deux écoles se font généralement face. Les traditionnels évoquent les produits belges ou allemands tandis que les nouveaux arrivants citent généralement les Etats-Unis ou les pays du Nord de l’Europe. Certes, c’est un peu réducteur de voir cela ainsi, alors que de nombreuses nations produisent du liquide houblonné, de manière diversifiée.
Parmi ceux-ci, on retrouve assez logiquement le Royaume-Uni. En Ecosse, on pense souvent au géant Brewdog mais c’est d’une autre brasserie que nous allons parler aujourd’hui, à savoir Black Isle.
La raison d’un succès
David Gladwin l’a fondée en 1998 et pour une raison assez simple que son frère et désormais partenaire d’affaire, Michael, explique : « Il vivait dans le Black Isle Organic (NDLR : Une péninsule des Highlands) depuis un moment et il luttait pour avoir une pinte décente alors il décida de lancer la brasserie Black Isle Organic pour faire justement cela« .
Gladwin s’est lancé sans réellement être de la partie. Bon vivant, il avait pour seule expérience le kit de brassage maison de son père. Pour gagner en compétences, il engagea un brasseur du Yorkshire qui lui apprit le métier et il suivit une formation. Il put alors être plus autonome et apprendre les rouages de la profession.
En 1998, il y avait environ 300 brasseries au Royaume-Uni tandis que l’on a amplement dépassé les 1000 depuis. Gladwin explique : « Nous sommes une entreprise familiale. Nous avons commencé à vendre localement, et alors nous avions l’habitude de nous lever à 4 heures du matin chaque samedi, de charger le van et de conduire jusqu’au marché de Castel Terrace à Edimbourgh en restant là à vendre de la bière pendant quatre ou cinq heures, puis de remonter par la route. Nous avons longtemps eu de longs samedis« .
Si Gladwin vante les vertus du travail et de la ténacité, il n’oublie pas, à juste titre, de reconnaître que le fait d’avoir un procédé de production entièrement biologique et d’avoir une orge maltée de qualité poussant sur Black Isle étaient les raisons principales de leur succès.
« Nous avons un peu de terrain de qualité que nous sommes chanceux d’avoir et nous avons passé des années à l’entretenir et à le transformer en ferme biologique. Nous ne voulons pas réellement placer une grosse brasserie industrielle en plein milieu. Nous voulons aimer ce que nous faisons; nous voulons aimer faire de bonnes bières« .
Une éthique maintenue pour le futur
Contrôlant leur processus de bout en bout-eilles, ils sont arrivés à se démarquer par leur produits biologiques sans que les prix ne soient complètement fous.
Cette intelligence stratégique s’est avérée payante et la brasserie a déjà pu être remise au goût du jour. En effet, en 2008, une nouvelle salle de brassage fut installée. La capacité de conditionnement est aussi passée à 210 barrels.
De plus, ils utilisent désormais un nouveau puits sur leur propriété tandis qu’ils possèdent un terrain de 120 acres ou 50 Hectares afin de faire pousser leur orge biologique.
Ils ont par ailleurs leur vache qui mange les résidus de malt et donne du lait, Molly pour les intimes.
Ils se sont en sus associés à la « The Highlands Gardens Bee Society » qui entend rendre plus « accueillants » les jardins afin que les abeilles ne disparaissent pas aussi rapidement qu’elles ne le font actuellement. Une donation octroie ainsi 10% de réduction sur les produits de la brasserie.
Tout va donc pour le mieux pour eux tandis que leur image « green » et « clean » demeure inviolée. Si l’éthique est au cœur de cette affaire, la qualité de la bière reste le point central de cette aventure. En plus d’une gamme régulière étoffée reconnaissable à son code couleur, ils s’essaient également à des séries limitées.
Ils ont récemment sorti une Smoked Oktobeer, une porter combinant des malts allemands et de l’orge fumée d’Ecosse.
D’un point de vue qualitatif, on peut assurément trouver une certaine régularité dans leurs propositions et un placement tarifaire tout à fait honnête. Ils leur manquent peut-être des expressions plus léchées pour vraiment nous convaincre de leur talent. En l’état, ils sont un bon pont entre bière traditionnelle et bière de dégustation.
Reste que c’est une brasserie à suivre et qu’elle conviendra à de nombreuses bourses et aux aficionados des produits estampillé « Biologiques ».
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