Après une distillation en 1993, l’assemblage s’est fait en 2000 dans un hogshead sherry. Cette édition limitée à 318 bouteilles (dont 200 pour le Japon) saura-t-elle sortir des sentiers battus ?
Nez : il semble y avoir une belle déclinaison odoriférante. On prend une pincée de fruits (fraises blettes, framboise, abricots), un peu de miel, de la torréfaction (chocolat, cacahuète) mais aussi du bois précieux et une bonne part végétale (fougère, feuilles mortes). Ce qui est plutôt étonnant dans cet alliage c’est sa parure minérale alliée à une certaine gourmandise. Le temps laisse perler des touches de menthe assez agréables. Cette propension à la verdure est confirmée avec l’aération : sauge, romarin, herbe coupée. Concomitamment, c’est le miel et des fruits secs (chouchous) qui semblent résilients. Des effluves de viennoiseries caramélisées et un peu de sucre glace complètent ce tableau agréable, mais qui manque de cisèlement dans l’ensemble. La dilution offre de l’huile de lin et renforce un duo beurre-pierre qui fonctionne bien mais qui désamorce l’expressivité de l’ensemble.
Bouche : la texture est riche mais sans agressivité. On commence par du miel, des abricots et des fraises accompagnés d’épices (cannelle, muscade, poivre noir) et de bois. C’est alors le retour d’une patine végétale, s’éloignant du sous-bois pour rejoindre la prairie (herbe coupée) et la sauge. On retrouve un peu de chocolat et de chouchous dans un univers flatteur mais un peu artificiel du fait d’une verdure épicée saupoudrée de sucre glace. Cela manque probablement de discernement et d’élégance mais cela reste fort buvable. L’eau ne lui rend pas réellement grâce puisqu’il rajoute une couche d’amertume sucrée avec un beurre plutôt anesthésiant.
Finale : on revient sur l’herbe coupée, les abricots et le chocolat avec une parure beurrée. Les épices passent alors en force (cannelle, poivre), avec un peu de bois, de pierre, de menthe et de feuilles mortes. Cela manque un peu d’équilibre à ce stade avec une certaine sécheresse légèrement amère. L’eau diminue sa force sur une coda qui était plutôt longue, pourvue d’une persistance correcte.
Music Pairing : Lacuna Coil – You love me ‘cause i hate you
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