La série « Boulet de canon » a pour but de mettre en exergue la fumée au sein du monde du rhum en diversifiant les approches. Pour ce cinquième volet c’est un modus operandi pour le moins iconoclaste qui a été choisi. En effet, ce blend de rhums américains (qui réclament leurs 12 ans) a connu une finition de 8 moins dans un « Tuyé » (fumoir à charcuterie du Haut Doubs). Voyage vers un autre monde ?
Nez : on ne nous a pas menti puisque la fumée imprègne nos narines. On a une note de salaison et de charbon de bois qui part clairement sur le végétal (camphre, menthol). Il y a une rondeur miellée avec du thym et quelques épices (poivre, piment doux, gingembre). C’est une structure plutôt simple mais c’est clairement un nez amusant et distrayant. L’ouverture apporte quelques notes de stévia, d’agrumes (orange) et la poudre d’amandes. C’est légèrement plus diversifié mais on préférera l’entame plus structurée.
Bouche : la texture est douce et on retrouve les mêmes marqueurs qu’au nez. La salaison, le charbon et le miel forment un joli regroupement avec quelques notes vertes qui partent du thym pour dériver vers la réglisse, le stévia et les épices (poivre noir, piment doux). Il y a un soupçon de pelures de pommes vertes qui apportent une légère acidité. Globalement, on a une ambiance plus amère rappelant les prédispositions naturelles de l’embouteilleur.
Finale : il y a une jolie longueur et une bonne persistance. Cela reste plutôt logique puisque la fumée de charbon et les herbes amères sont accompagnées par des épices (poivre, carvi, cannelle, piment doux) et une rétro-olfaction fumée aux accents boisées (réglisse) et proches des agrumes (oranges séchées). On conserve la fraîcheur du menthol qui apporte un peu de légèreté ainsi que les bonbons aux pommes vertes.
Music Pairing : Pauline Croze – La rua Madureira
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