Après un vieux Bruichladdich du plus bel effet (Mayflower 80’), nous restons sur les bouteilles originales et anciennes avec ce cruchon de Bowmore sorti à l’occasion du Garden Festival de Glasgow, une des cinq manifestations britanniques ayant eu pour but de re-dynamiser de grands sites industriels britanniques…
Nez : on ne sombre pas dans le tapageur et il y a une finesse équilibrée qui fait clairement une très belle impression. Le poisson blanc cuit est de sortie avec son lot de tourbe iodée et légèrement médicinale. Pour tournoyer autour de ces marqueurs, on convie des notes de miel de lavande et des apports fruités. Si on peut lui reprocher quelque chose à ce stade, c’est un léger manque de précision dans cette dernière catégorie. Quoi qu’il en soit, tout est confit avec notamment des abricots. En lui laissant du temps, on découvre un peu de pamplemousse, une légère minéralité, de l’amande, un peu de menthe mais aussi un peu de poivre. Enfin, ce sont les lys et les magnolias qui clôturent cette évolution fort agréable mais qui reste un peu trop fragile autour de la tourbe légèrement plus verte. L’homogénéisation qui s’en suit n’est pas la meilleure des nouvelles et souligne le manque de punch global. Un nez qui nous perturbe, capable de beaux arômes précis, de notes plus floues, d’accord timoré et d’alliances revigorées. Il faut être attentif pour ne pas sauter d’étapes. Plus intéressant que merveilleux ? C’est la bouche qui arbitrera.
Bouche : la texture est fluide mais l’amplitude n’est pas au rendez-vous. On a par contre un très joli équilibre. La tourbe, discrète, nous emmène sur le bord de mer, avec de l’iode bien présent, du poisson blanc, des algues cuites, de la pierre froide et un peu de menthe. Étonnamment c’est une alliance de pamplemousse rose, de passion (plus restreinte) et de fleurs (violette, lys, œillets). On a alors une petite remontée poivrée qui assaisonne le tout. Comme souvent avec les Bowmore réduits (réussis j’entends), il y a une forme d’hédonisme cérébral qui apparaît.
Finale : c’est là que le bât blesse avec une chute trop rapide du profil. C’est plus austère à ce stade avec une finale fruitée et poivrée. L’arrière-bouche plus neutre retrouve un soupçon de tourbe et une légère amertume à mi-chemin entre le pamplemousse et les herbes.
Music-pairing : Lee Morgan – Ceora
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