Chez Bowmore, on ne sait pas toujours sur quel pied danser, même chez les indépendants. Cette version de chez McKillop’s, encore disponible, a entamé sa deuxième décennie. Un Islay adulte ?
Nez : on est sur les côtes et on s’y sent plutôt bien. Les algues et les embruns s’associent à une tourbe légèrement fermière, terreuse et végétale. On a aussi beaucoup de rondeur avec un duo formé par une crème à l’orange et du miel un peu trapu. Ensuite on a de la farine de châtaigne. Les résineux sont aussi là avec un peu de sapin, des haies… Les agrumes confits se montrent un peu plus conquérants à l’aération. L’eau permet d’ailleurs de se rendre compte que la tourbe cache un peu cette puissance glucosée. On part sur les bonbons Ricola (orange-menthe) avec une tourbe devenue plus végétale. Un nez qui était frais (mais cela sent le kick de sucre en bouche).
Bouche : on a une belle texture bien riche et une amplitude agréable. L’alcool est très bien intégré. La tourbe est encore saline mais elle est devenue plus végétale malgré des variations (terre, réglisse). La richesse n’est pas en reste (comme prévu) avec encore beaucoup d’agrumes saupoudrés de sucre (oranges et mandarines), des céréales ou encore de la torréfaction (café). On retrouve également une amertume végétale en seconde partie de bouche. Un Bowmore exubérant et, pour moi, trop écœurant…
L’eau lui fait garder le cap mais, avec surprise, le sucre devient plus acceptable. Le sel se marie très bien avec la torréfaction qui a pris un peu plus d’assurance en seconde partie de bouche au détriment des agrumes sucrés.
Finale : elle est longue avec une persistance sur cette tourbe (plus terreuse) bien sucrée agrémentée de café et de céréales. Avec l’eau, le sucre revient avec trop de vigueur. L’arrière-bouche retrouve toute sa salinité. Elle arrive, non sans peine, à désamorcer la sucrosité (les agrumes, le café).
Leave a Reply