Pour notre dernière escale chez Dramfool, après un Octomore assez attendu, nous restons sur Islay. Ce Bowmore issu d’un fût de bourbon offrit 299 bouteilles marquait la 15ème édition de l’embouteilleur. L’occasion de décortiquer une édition récente, après notre chronique du vieux 1972 de chez Samaroli…
Nez : c’est la douceur qui prédomine. On retrouve la tourbe légère souvent rencontrée chez Bowmore : les embruns, le poisson blanc et les huîtres répondent à une fumée douce. On découvre également du lichen, des thuyas ou encore de la minéralité (sable humide). L’alcool semble très bien intégré surtout qu’on a l’impression d’avoir une « texture » souple entre la mousse et la cire. Les arômes ne se cantonnent pas au pourtour de la tourbe et on passe du sorbet citron aux amandes (fumées, pâte d’amande) en passant par la confiserie (crocodiles Haribo). L’ouverture fait ressortir un peu de vernis, de la mélisse, des apports médicinaux, un soupçon d’exotisme (jus mangue-passion) et du pomelo. Sans être ultra complexe, c’est un nez en perpétuelle mutation, réorganisant ses arômes autour d’un duo sel-citron, pour une entame qui se fait de plus en plus fraîche. La dilution met en avant le sorbet au citron et le sel bien qu’il y ait un peu d’arnica, du gâteau de semoule, de la crème puis un retour en force de la pierre froide. Un nez qui reste fort agréable.
Bouche : pour démarrer, on conserve le même esprit qu’au nez avec une texture très souple. L’alcool est bien intégré et c’est une bouche aérienne qui se profile à l’horizon. Les embruns (voire l’eau de mer) se mêlent à du sorbet citron, de la verveine, une pointe de chocolat-noisette, des lilas et une pointe de crocodile Haribo. La seconde partie de bouche est plus sèche avec un peu de pain grillé, de la bergamote, des notes amères (genièvre, chou chinois), de l’orgeat et un peu de bois. Les épices apparaissent à cet instant (cannelle, girofle, poivre). Un joli contraste est perceptible avec cette bouche qui s’assèche progressivement tout en gardant son duo citron-sel au centre des débats. Une bouche qui demeure très clean et qui se complexifie. On a par contre perdu un peu de précision. La dilution laisse pas mal de place à la minéralité salée tandis que les fleurs, la verveine, les crocodiles Haribo, le citron et l’exotisme léger (jus mangue-passion) font office de coéquipiers.
Finale : elle est longue et bien salée tandis que la fumée est de retour avec du citron, de la verveine, du camphre et quelques notes d’hortensia. L’arrière-bouche amène à nouveau du chocolat, le sorbet citron associé à l’eau de mer, le chocolat-noisette et les thuyas. La dilution offre un retour léger de l’exotisme (passion) malgré un profil plus homogène sur l’arrière-bouche légèrement fumée (sable, citron, thuya, bonbons).
Music Pairing : Ten Years After – Spoonful
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