Alors que nous avions déjà été séduits par un Bunnahabhain 1976 de chez Malts of Scotland, voici une édition sherry rare (54 bouteilles) dans la série angélique de l’embouteilleur allemand…
Nez : on est face à un nez qui semble fondu, peu délié. Il offre des jus de fruits, depuis le nectar de poires jusqu’au jus de mangue avec un peu de confiture de coco. On découvre alors de la pâte d’amandes, des bananes vertes mais aussi du lait chaud à la cannelle. On a alors des graines de cumin, des notes de légumes (cébette, patate douce betterave et sa touche terreuse) mais également du caramel. Il y a une légère note salée qui se développe avec quelques œillet et de l’herbe coupée. Si l’alcool ne se sait pas sentir et que l’on est plutôt enthousiaste, il semble avoir besoin de temps. L’aération offre du cirage, de la cire, de l’huile de lin et un peu plus d’herbes (oseille). Il lui manque une stabilisation structurelle mais le profil est plutôt sympathique. L’eau l’allège grandement avec des arômes menthe et de la bergamote.
Bouche : la texture est riche et on a une belle puissance sans que la brûlure ne vienne agresser notre palais. On retrouve beaucoup de fruits avec du nectar de poire, du jus d’ananas et de la mangue. La cire arrive alors avec des herbes (thé vert, aneth, herbe coupée) tandis que le gingembre et l’orgeat font leur apparition. La seconde partie de bouche révèle du malt, des amandes et un peu de bergamote et de génépi. Une jolie richesse avec une propension herbacée franche mais pas hors cadre. La dilution le rend plus aisé au niveau de la puissance mais donne peut-être trop de poids aux herbes (herbe coupée plus massive) et aux agrumes (bergamote, oranges confites).
Finale : elle est longue et persistante. On retrouve les poires et l’ananas en tête de gondole. Le cumin, le gingembre mais aussi la menthe (type after eight) forment une coda aérienne, moins ancrée dans ses préoccupations fruitées. L’arrière-bouche se renforce au niveau des herbes (génépi, herbes coupées, huître végétale) et le lait à la cannelle. On a de nouveau un accroissement du sentiment herbacé après la dilution. La dilution nous fait basculer dans l’amertume malgré la légèreté froide de l’ensemble qui, elle aussi, est galvanisée.
Music Pairing : James Taylor – Lo and behold
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