On pense souvent que le grain est une voie balisée, enfermée dans des carcans séculaires. Toutefois, la distillerie des Lowlands née en 1806 (passant du malt au grain en 1836), qui n’est plus en activité depuis 1993, a connu ici une maturation en fût de sherry. Un twist affaibli par rapport à l’influence connue sur le North of Scotland Finest-Whisky ?
Nez : a priori le grain a été compressé, à tel point qu’il doit désormais ressembler à un César. Le sucre vanillé et le sirop d’érable donnent pas mal de poids à ce premier nez et on attend patiemment que les effluves plus fins grandissent. On a quelques petits fruits discrets (cerise, mûre, canneberge) et des fruits secs (noix, pécan, figue). Cependant, ce sont le bois riche en encaustique, le tabac et les grains de café qui caracolent en tête avec une vibration juste. Le temps nous offre une prise supplémentaire avec de la résine de pin, un peu de vinaigre balsamique, du cacao et des épices (cumin, curcuma et un brin de coriandre). C’est un nez très efficace qui exprime très bien le vieillissement, entre sucre et notes plus sèches. Ca commence bien ! La dilution fait ressortir les épices mais éteint globalement le profil. On voit ici que la puissance est nécessaire pour faire vivre ce nez en dehors de la zone de sucrosité. En effet, souvent, cette caractéristique aplatit et affaiblit le potentiel général.
Bouche : la texture est bien riche et c’est très ample et puissant. On fait le même constat qu’au nez avec cette impression de richesse bien sucrée pour commencer, conviant les mêmes ingrédients. Toujours dans la même ligne, on retrouve les fruits secs mâtinés de tabac, de canneberge, de gâteau café-chocolat, de noix, d’épices et de bois laqué. La principale différence avec le nez est la seconde partie de bouche qui gagne une amertume légère mais sucrée. Le style dénote un choix fort avec une richesse avouée mais bien mise en scène, ne se perdant pas dans le flou aromatique (le risque du genre). Une sucrerie qui n’est toutefois peut-être pas destinée à être dégainée durant l’été. Avec l’eau, comme au nez, on voit le syndrome de la sucrosité à l’œuvre, celle-ci annihilant les efforts précédemment salués.
Finale : c’est assez long avec une jolie persistance. On retrouve cette amertume légère qui se pare d’herbes fraîches avec de la crème au café, du cumin, de la coriandre et du bois laqué. L’arrière-bouche est par contre moins intéressante avec le sucre qui prend l’ascendant sur le reste du profil.
Music Pairing : Cachaito Lopez – Redencion
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