Après un joli Glen Spey jouant sur la finesse, on découvre un Caol Ila « Wood Finished ». En effet, ses 3950 bouteilles ont été conçues en passant par des fûts de bourbon (premier remplissage et refill) avant l’utilisation d’une finition de 3 ans en fûts d’Hermitage de premier remplissage (Côtes du Rhône)…
Nez : on sent un véritable bloc se présenter sous nos narines. Commençons par la tourbe. Celle-ci n’est pas hyper-marquée et on perçoit une tendance sablonneuse, iodée et carnée (saucisse fumée). Autour d’elle, on a des Smacks, des soupçons de poivre noir, de la framboise, des abricots secs mais aussi un peu de crème pâtissière. Avec le temps, on a quelques mûres, des oranges et des mirabelles. Il y a une belle douceur fruitée qui s’empare du profil bien que l’on regrette une trop grande uniformité quand l’aération a lieu. C’est un nez efficace et parfaitement droit. L’ouverture prolongée ne va rien révolutionner si ce n’est l’apport d’une pointe végétale assez fraîche mais brouillonne (romarin ?).
Bouche : on a une jolie amplitude, une texture assez douce et on est parfaitement aligné avec le nez. On retrouve l’impact poivré qui donne le ton avant que la tourbe marine et légèrement fumée ne soit accompagnée de chocolat, de Smacks, de canneberge et de framboise. La seconde partie de bouche retrouve un peu de caoutchouc, du cassis, de la cannelle et la végétation fraîche sus-évoquée (avec une pointe de réglisse). On est à nouveau dans cette approche instinctive où tout vient en bloc. Le sucre est bien présent, sans être écœurant, mais couvre partiellement les saveurs les moins punchys. On a donc une bouche plutôt cohérente mais qui montre aussi les limites de l’exercice : le fondu manque de contraste.
Finale : elle est plutôt bonne avec une puissance plaisante. L’arrière-bouche est, quant à elle, minimaliste. On a une tourbe légère qui tire plus sur la fumée de bois avec, à ses côtés, de la canneberge, des oranges et un alliage de fruits des bois (un peu plus artificiels ici). L’arrière-bouche donne une impression boisée qui forme un petit contrepoint intéressant. C’est dommage que l’expressivité soit en berne lorsque cette phase est enclenchée.
Music-pairing : Mecano – Hijo de la luna
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