Caol Ila est en général bien représenté par Gordon & Macphail. Après la version pour Asta Morris, voici un autre embouteillage de la série « Exclusive » , pour La Maison du Whisky cette fois. En général, LMDW ne fait pas n’importe quoi quand il s’agit de sélectionner un fût, alors espérons qu’il soit au niveau !
Nez : alors que l’on avait eu une recrudescence des Caol Ila végétaux (typé Laphroaig, camphre en tête), on est ici entre deux (ou plutôt trois) eaux. On retrouve effectivement une part médicinale mais on a également une tourbe saline (crustacés) et des notes très claires qui rappellent le bacon frit. Il n’y a pas pourtant pas que de la tourbe dans ce jeune Islay. On part sur une composante crémeuse (lait d’amande) avec du clou de girofle et du safran. L’ouverture montre un peu de jus de citron, de la coriandre, de l’eucalyptus, des raisins de Corinthe, des pruneaux secs et des caramels au lait. Au fur et à mesure de l’aération, on perçoit des embruns de plus en plus présents ainsi que des notes de tabac froid et une touche fermière. On a un peu d’huile d’olive qui arrive tardivement et qui rappelle où l’on se trouve. Si on a déjà une belle promesse, la dilution pourrait le libérer. En l’état, il semble un peu dense à l’olfaction malgré une belle complexité.
L’eau octroie un profil plus bourbon : citron, pierre de bord de mer, oranais.
Bouche : la texture a une belle fluidité. Si on ressent un peu l’alcool, on est face à un profil très droit : la tourbe est fumée et bien végétale avec du citron, des fruits blancs, du caramel au lait et de l’eucalyptus. Autant, on pouvait sentir des traces de sherry au nez, autant en bouche, il nous fait plus penser à un fût de bourbon. En effet, on a de l’acidité et de la fraîcheur qui accompagne des fruits de mer (et de l’eau de mer). La seconde partie de bouche semble encore plus épurée, dans la même veine que la première mais avec une prédisposition pour la tourbe plus végétale.
Avec de l’eau, cette tendance est décuplée et on perd de la complexité dans un fondu qui fait la part belle à la salinité et au citron confit, quand on regarde au-delà de la tourbe. L’avantage est qu’il révèle de l’olive verte. Une bouche convaincante même si elle peine à nous offrir une grande précision.
Finale : on a une longueur moyenne mais avec une persistance qui est assez plaisante. Ainsi, on reprend des notes légèrement carnées et du miel de fleurs et du caramel pâtissier. On a aussi des épices en vrac sur la toute fin de bouche. On finit cette dégustation avec simplicité mais c’est payant. La fraîcheur est réduite et l’eucalyptus semble évanescent et on aperçoit un peu de sauge et des pommes Granny Smith. L’arrière-bouche fait ressortir le tabac et la vanille.
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