Il est peut être jeune, mais ce Caol Ila fait partie des mythes de la distillerie. Élevé dans un fût de sherry et sélectionné par Diageo pour sa prestigieuse série des Manager’s Choice, ce dram joue t-il la carte du peaty sherry musclé ?
Nez : pour ce qui est du sherry, on ne peut pas dire que le monstre soit venu nous rendre visite. La tourbe est fine mais grasse (beurre salé) entre les notes d’embruns et la fumée de bois délicate. Le miel et la liqueur d’orange se conjuguent parfaitement pour lui donner du moelleux tandis que les herbes aromatiques (origan, coriandre) nous offrent de la légèreté. On passe, seulement maintenant, à la composante sherry. Si l’orange (jus frais) n’est pas surprenante, elle est très précise. Elle s’entoure d’un peu de chocolat, de fruits secs torréfiés (macadamia, cajou), de cuir et d’ananas rôti. Il devient alors lacté (crème fouettée) ce qui vient parfaitement s’intégrer au profil. La tourbe fait montre d’une patine carnée (côte de porc) et se montre suffisamment joueuse, à la fois peu invasive et prépondérante pour l’équilibre du nez, dont elle est l’ossature. C’est riche, fin et parfaitement balancé. L’ouverture offre un nouvel élan à la tourbe (allume-barbecue, médicinale) tout en mettant l’orange sur un piédestal (quartier frais) avec de la tarte aux noix de pécan, du menthol et de l’eucalyptus. L’eau ne change pas la donne même s’il est plus expressif. C’est hyper plaisant, frais et badin. On en redemande.
Bouche : on retombe sur nos pieds avec donc de la fumée de bois, de la fumée de barbecue et des végétaux brûlés mais le sucre se développe bien plus. L’orange est à nouveau au cœur de nos sensations avec une exactitude remarquable. Elle occupe l’espace et ne cherche que des arômes-serviteurs : chocolat au lait, miel, lait chaud aux épices (cannelle), caramel beurre-salé, origan, thym, menthol. La bouche est un mini-cran en-dessous mais on est encore dans le domaine de l’excellence. L’eau lui permet de s’envoler, d’offrir de l’amplitude à une bouche bien dense. Les arômes ne changent pas réellement même si la sucrosité est légèrement plus perceptible et qu’il y a un peu d’amertume (zeste d’agrumes). La bouche est immédiate et joue la justesse. Bonjour hédonisme !
Finale : longue et tout à fait dans la continuité de la bouche avec toujours de l’orange mais également du fruits sec (amande, macadamia). L’arrière-bouche est sur la fumée, l’orange caramélisée et la composante fraîche (eucalyptus, menthol). La persistance n’est pas explosive mais plaisante et durable.
7 Comments
Alex
18 avril 2016 at 19 h 44 minJe ne peux qu’être d’accord avec toi mon cher Thomas 🙂 Ce whisky est une tuerie intersidérale, un whisky qui arrête le temps !
Thomas
19 avril 2016 at 3 h 12 minOui, j’avoue que c’est très fort. J’aimerais bien en avoir une quille de côté :).
Liberezlatourbe
19 avril 2016 at 9 h 29 minEn parlant de quille, c’était un sample ? Ou une bouteille perso ? Si bouteille, trouvée où, svp ?
Alex
19 avril 2016 at 11 h 26 minC’était un sample mais j’ai une quille qui n’est pas encore ouverte. Je l’ai eu via un échange il y a 1 an et demi environ (contre un Karui !!!). On la trouve sur le second marché aux alentours de 500€. 😉
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