Si on associe souvent Velier et Caroni, il ne faudrait pas minorer de facto le travail des autres embouteilleurs. On part ici chez un duo bien connu qui devrait, en toute logique, nous proposer un peu de finesse. L’essence même de la distillerie ?…
Nez : cela sent bon et cela possède un caractère plutôt tempéré. L’aspect primaire est composé de vanille et de coco et s’anime assez bien. Il est accompagné par du camphre, des notes de thuyas et des notes de rose assez franches nous amenant sur un pot-pourri savamment dosé (comprenez non savonneux). On retrouve également des notes d’essence, des apports carnés (jambon), de piment, du gingembre, de zeste d’oranges et de sirop d’érable. Enfin, on a des odeurs se rapprochant de la sauce Achar. Un peu de fût, un peu de jardin, de cuisine et de tempérament. Un nez très solide et varié. On a hâte de voir si la suite est à la hauteur. La dilution est-elle bénéfique ? Si on perd un peu de sa fougue, les effets compensatoires sont toujours à l’œuvre et mettent en avant les hommes forts du groupe : L’essence et les notes fumées et carnées (jambon tirant sur le cuir), les agrumes et les épices. Une belle homogénéité s’en dégage.
Bouche : la puissance est au rendez-vous et la texture manque en l’état de lissage. Derrière la dose d’alcool on sent pourtant qu’il y a du monde. Le goudron, le camphre, les épices (gingembre, piment) mais aussi les oranges confites et le sirop d’érable forment la première pièce du puzzle. Les notes résineuses et d’herbes brûlées débarquent alors avec des bananes déshydratées, de la vanille et de la coco râpée. C’est déjà très agréable mais l’eau devrait lui donner un visage plus conciliant. Les fleurs sont de retour avec la dilution. On a ainsi ce pot-pourri aux accents de rose à l’entame, les notes lourdes lui emboîtant le pas : essence, goudron, camphre. Les notes plus sucrées viennent alors faire le complément sur le milieu de bouche avant un retour des épices (plutôt en force). On a perdu un peu de précision au passage mais pas de quoi s’alarmer c’est certain.
Finale : plutôt longue, elle nous accompagne sur une tonalité herbacée, légèrement enrichie en réglisse avec du menthol, du sirop d’érable et du bois sur l’arrière-bouche. Avec l’eau la fin est plus douce, plus évanescente malgré le piquant inhérent aux épices. Cela reste toutefois très agréable.
Music Pairing : Joe Henderson – Canyon Lady
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