On parle souvent des millésimes 1972, mais on oublie parfois les plus rares 1971. On part chez douglas Laing, avec un Single Cask qui, du fait de la part des anges, n’est pas à 50%, le titrage habituel de la gamme « Old Malt Cask ». 145 bouteilles en découlèrent…
Nez : alors que l’on débutait par de la tarte au citron, on découvre vite que les fruits sont bien de la partie : ananas rôti, confitures (mangue, pêche, prunes…). On passe alors sur le miel, la fleur d’oranger, le bois vernis et une légère note beurrée. Il évolue gentiment, en maintenant à flot la touche traditionnelle fruitée, mais en apportant des petites subtilités supplémentaires : pierre froide, bois d’Inde, crème fermière, grain de sel et menthol très développé. Le temps le rend légèrement plus tellurique (terre), avec une évolution en termes de profil général. Si l’équilibre est franchement redoutable (austère/fruité), il reste des notes majoritaires : la fraîcheur végétale (menthol, houblon), un peu de chien mouillé, du bois de Santal, de l’oranais, des physalis, de l’ananas caramélisé et du poivre de Sichuan. C’est vraiment un nez très classieux qui profite de son degré pour apporter les parfums avec finesse.
Bouche : la texture est très douce, portée par le miel (de citronnier) puis la cire. Les agrumes se trouvent immédiatement en embuscade (pamplemousse rose, kumquat, citron) portant encore de l’ananas rôti. On quitte alors ces essences pour aller dans la terre (glaise, herbes, fougères, pierre froide), soutenue par une cire mesurée et des touches de farine de châtaignier. Une bouche qui fait preuve d’une très belle finesse, avec un léger picotement lingual (effet bulle) et quelques traces de bois de Santal terminant cette seconde partie de bouche.
Finale : c’est moyennement long mais la douceur de la persistance fait mouche. Il se termine sur une toile beurré, de l’huile essentielle de citron, les notes terreuses et la cire. L’arrière-bouche revient fortement sur la terre, la pierre froide et la fougère. Une ambiance de forêt après la pluie termine de manière figurative cette dégustation des plus agréables.
Music-pairing : Duke Ellington – In a sentimental mood
Leave a Reply