Après un Signatory Vintage correct, on poursuit notre exploration du Clynelish sherry avec cet embouteillage sélectionné par les petits gars de The Whisky Exchange. Quand on nomme sa série « Masterpieces », il faut assurer derrière ! Verdict …
Nez : sherry n’est pas le premier mot qui vous vient à l’esprit. On reconnaît des notes bien minérales et une dominante étonnamment florale, partant des roses, du géranium et du lilas… Il a globalement l’esprit d’un Gewurz’ dispensé de rondeur marquée. Le temps offre des pommes cuites au beurre, des amandes effilées, des pêches blanches et du pamplemousse. Ses divers recoins doivent s’explorer avec patience. Un peu d’ananas et du jus de citron vert se font une place avec de la gelée royale. C’est joliment ciselé mais cela nécessite d’être à l’écoute de chaque sonorité, avec attention. On perçoit ensuite des épices (piment, cumin), du bois brûlé, du sucre vanillé peu imposant et quelques feuilles mortes. C’est devenu très aérien avec l’ouverture et on ne parierait pas sur du Pedro Ximenez. Décontenançant (dans le bon sens du terme). La dilution confirme cette tendance avec une discrétion amplifiée par de l’huile de lin.
Bouche : on a une texture très douce sans que l’alcool ne soit invasif. L’impression est très étrange. On commence par quelque chose d’assez éthéré, la rose répondant aux agrumes (pamplemousse, citron) avant de passer sur quelque chose de plus palpable et consistant (amandes, beurre, vanille, miel, tabac, noisettes, piment). On a aussi des herbes aromatiques (thym), de l’ananas, des embruns délicats et un peu de bois. C’est moins atypique et découpé qu’au nez mais l’âme semble toujours présente, notamment lors de la première partie de bouche. La dilution le densifie en agglomérant toutes les saveurs. Si la méthode de synthèse est discutable, on est toujours face à un whisky maîtrisé.
Finale : Les fruits sucrés (ananas, pêches) finissent le travail avec la pierre froide, la pêche blanche, les agrumes (pamplemousse, citron), les pommes au beurre, le café au lait et le romarin. L’arrière-bouche passe sur le vin blanc doux et la rose posés sur le bois. Les épices (cannelle, piment, cardamome) sont à nouveau présentes à ce moment-là. L’ajout d’eau permet d’apporter de la menthe (en force) et des touches de glaise tout en conservant les volontés florales initiales.
Music Pairing : Tony Allen – Life is beautiful
Leave a Reply