Cela fait plus de 20 ans que ce Dailuaine a été embouteillé. De quoi faire un voyage dans le temps pour nous rappeler que le whisky est aussi affaire d’époque et d’évolution…
Nez : on commence par du bois plein d’encaustique, des notes de cirage, de fruits secs (noix, cacahuètes, noisettes) avant que le café, le chocolat chaud et le nougat ne fassent leur apparition. Pourtant ce nez qui embaume le sherry ne fait pas dans l’unidimensionnel. On retrouve des confitures de fruits rouges et noirs (framboises, fraises sauvages, cassis) qui offrent une belle densité à l’ensemble. On poursuit notre exploration avec une patine fraîche (menthe, menthol, sauge) ou encore des apparitions terrestres (thé noir, shiitake, céleri, humus, feuilles mortes). On navigue donc entre une richesse très concentrée et une légèreté revigorante. L’ouverture permet une belle extraction des notes les plus rafraîchissantes tout en agrémentant le tout de nouveautés : huile de sésame, paprika, arachides, praliné. C’est une très belle promesse que ce nez. Il fait la part belle à la diversité tout en offrant une puissance confortable.
Bouche : la texture est souple et on a une belle explosion en bouche. On découvre à nouveau ce bois plein d’encaustique, des œillets, de l’humus, du café serré, du chocolat, de la mandarine ainsi que quelques notes de confiture de fruits rouges se laissant bercer par la fraîcheur précédemment explicitée. C’est ensuite le caramel, le café, la noix, le poivre et le sous-bois qui se distinguent. C’est à cet instant que le thé noir sort du bois pour asséner un petit kick d’amertume parfaitement maîtrisé qui fait chavirer le profil sur quelque chose de plus contrasté. Ainsi, après un départ bien gourmand (sans excès sucré) et « so sherry », on repart sur cette balance subtile entre douceur, amertume et épices. Un équilibre bluffant malgré quelques saveurs qui ne sont pas toujours au firmament.
Finale : c’est long et persistant sur les pruneaux, du café, du poivre, du paprika et, bien entendu, le thé noir. L’arrière-bouche revient sur les fruits rouges, le bois (plus sec), le café, la noix et la minéralité. C’est à nouveau très maîtrisé et cela permet de décliner les éléments déjà sentis auparavant.
Music-pairing : Son House – Shetland Pony Blues
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