Après Tobermory et Bunnahabhain, la troisième distillerie de Burn Stewart Distillers appartenant à Distell, Deanston, devrait elle aussi bénéficier d’une remise à niveau. Toutefois, on ne connaît pas le contenu précis de ces éventuels investissements. 3 mises à niveau pour un regain d’ambition ?
Commençons par les faits et paroles relatives à cette affaire.
Deanston, a contrario de Bunnahabhain et surtout Tobermory, est une distillerie récente (1966) qui connaît un succès grandissant. Pourtant, elle devrait également connaître de nouveaux financements. Pour rappel, en juillet, le groupe avait annoncé une rénovation de Bunnahabhain coûtant la bagatelle de £11 Millions. De la même manière, Tobermory avait annoncé en début d’année sa mise au silence pour deux ans pour rénovation.
De manière générale, s’agissant de ce trio malté, Distell pointe du doigt les pratiques précédentes de Burn Stewart, qui avait été acquis en 2013 pour £160 Millions.
Ainsi, Richard Rushton, directeur général du groupe sud-africain Distell, a confié à The Spirit Business qu’il avait noté qu’ «il y avait, historiquement, des sous-investissements de la part de Burn Stewart dans certains domaines […] L’entreprise n’avait pas forcément tous les bons niveaux de stock nécessaires sur le long-terme, alors nous avons judicieusement investi dans le stock quand c’était possible, particulièrement pour nos single malts ».
Rushton affirme qu’ils considèrent un investissement supplémentaire pour la maturation et la logistique d’entreposage à East Kilbride mais que tous les moyens mis sur la table ne serviront pas à augmenter les capacités de production.
Rushton conclut ainsi :
« Pour nous, veiller à ce que nous ayons les bonnes expériences vis-à-vis des marques, les bonnes expériences visiteurs, et alors les meilleurs stocks sont des exigences essentielles pour que nous puissions explorer pleinement le potentiel de ces marques sur les marchés où nous sommes présents. »
Distell qui a connu une année 2016 pleine tente évidemment de capitaliser sur son succès. Il ne faut pas oublier que le groupe est très diversifié en termes de produits. Ils vendent des vins, cidres, brandies et d’autres whiskys (la distillerie James Sedgwick, Scottish Leader, Black Bottle). En 2017, ils ont notamment investis dans la Vodka (Cruz, accord de distribution britannique avec Stock Spirits) et sont désormais distributeurs d’Angostura au Royaume-Uni. La vision n’est bien sûr pas que globaliste mais dépend de chaque marque et de chaque marché.
Pour ce qui est de Tobermory, Bunnahabhain et Deanston, on voit se profiler un renforcement du positionnement sur le tourisme-whisky (qui a le vent en poupe) mais surtout une augmentation des stocks sans accroissement de production. Quand on voit le nombre conséquent de Bunnahabhain et de Tobermory (ou Ledaig) sortis chez les indépendants ces dernières années, on peut penser que la future politique du groupe va consister à concentrer ses forces sur des gammes officielles plus étoffées avec une gestion des stocks mettant en avant l’âge et, de facto, une augmentation du nombre des différentes strates tarifaires potentielles.
Mais après tout, n’est-ce pas une politique générale de nos chères distilleries ?
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