Les combats font rage sur la planète Whiskyandco avec cette fois un détour par Arran. Pour fêter la sortie de leur nouvelle référence permanente, le 18 ans, nous avons décidé de lui offrir un adversaire a priori de taille, un fût choisi par le site hollandais, Whiskysite. Voyons donc si l’assemblage est suffisamment malin pour se mesurer à un Single Cask…
On part souvent du principe qu’une référence permanente a moins d’intérêt qu’un fût sélectionné par un embouteilleur, un shop … Nous allons donc voir ce qu’il en est ici avec un duel aux paramètres divers. On a une version réduite et une version brute de fût, un assemblage contre un fût unique, une maturation en fûts de bourbon et de sherry contre un fût de sherry mais des sorties officielles avec un âge à peu près équivalent et une période d’embouteillage similaire.
Le nez
Le 18 ans (OB) est moins puissant et trapu au nez que le Cask 1390 (WS) mais il n’a pas à rougir de la comparaison.
Si, dans un premier temps, le sherry du WS est trop couvrant pour faire une quelconque comparaison, l’aération nous permet d’y voir plus clair.
On a donc bien des points communs allant de l’eau gazeuse citronnée aux notes minérales en passant par les agrumes, la pointe de sel ou encore le miel et la fraîcheur.
A l’opposé du sherry du WS, on retrouve une conjugaison qui se situe à mi-chemin entre Campbeltown et Highland Park pour l’OB.
Il s’agit alors plus d’une question de dosage, d’agencement et de précision. Le WS a pour lui la générosité avec ce sherry gourmand (fraises notamment, la note la plus précise du profil) qui s’ouvre peu à peu pour gagner en complexité sans rester sur la sucrosité. Là où il perd un peu des points par rapport à l’OB, c’est de par ses notes qui se cumulent et se couvrent en perdant un peu de lisibilité. En effet, l’OB n’est pas plus facile mais tout simplement plus clair, parfaitement organisé.
L’anarchie contre l’ordre ? Ce serait très poussif de dire cela évidemment mais cela donne une idée de la variation de structure entre ces deux whiskys.
Délicat de départager les deux. Match nul ici.
EGALITE
La bouche
Enfonçons tout de suite des portes ouvertes : le WS a une texture et une ampleur supérieures à l’OB.
Cela commence à nouveau sous cette marque très sherry pour le WS avant qu’il ne retrouve les autres marqueurs du nez (en deux temps), dérivant ainsi sur une minéralité citronnée en fin de course. C’est cette vision que l’on retrouve directement sur l’OB, faisant le pont entre les deux versions. De même , le pamplemousse et les épices sont bien là.
On remarque que le sherry du WS n’a pas enfermé l’embouteillage dans un effet de fût, montrant une palette imputable au distillat.
Le WS fait un peu du passage en force. Il est easy drinkable mais plutôt complexe bien qu’on ait la sensation qu’il n’exploite pas complètement avec précision chaque pan de son profil. L’OB est quant à lui plus timoré mais reprend son profil avec le même sens de la mécanique aromatique.
Dans cette opposition de style, on ne peut pas donner un véritable avantage sur le contenu brut mais c’est une victoire aux points pour le WS qui n’est pas frustrant au niveau de la puissance ressentie.
LEGER AVANTAGE WS
La finale
Là encore, c’est le degré d’alcool qui joue des tours à l’OB avec une longueur plus marquée pour le brut de fût. Toutefois, la différence s’amenuise encore un peu plus avec le twist austère du WS.
En effet, on aurait pu préférer l’ajout de fraîcheur (menthe) et la finesse de l’OB ou encore ce retour des feuilles mortes mais globalement, on conserve ce léger sentiment d’inaccompli.
EGALITE
Conclusion
Nous avons la preuve que les distilleries peuvent nous offrir des gammes récurrentes de qualité. En effet, cet Arran 18 ans ne démérite pas et aurait pu être vraiment excellent avec un peu plus de punch.
D’un point de vue personnel, je le préfère d’ailleurs au Single Cask de par la justesse de l’ensemble. Toutefois, il faut bien reconnaître que l’Arran 1996 sélectionné par Whiskysite a vraiment de belles qualités, à commencer par ces fraises au sucre qui amènent un plaisir immédiat. Assez facile mais parfois un peu confus, il rentre clairement dans la catégorie des Arran accessibles sans tomber dans l’archétype pur.
On peut aussi se demander quel sera l’âge de vieillissement providentiel pour Arran. En effet, il semble que le distillat tende à être marqué par le bois sans trop de difficultés. La complexité, elle, est déjà bien construite et on surveillera avec une grande attention les futures sorties de la distillerie insulaire.
Les notes de dégustation complètes se trouvent ici :
Arran 18 ans 2016
Arran 1996/2016 19ans Cask 1390 for Whiskysite.nl
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