Ce vatting de 2 fûts (hogsheads) est une des premières mises de la nouvelle gamme « Connoisseurs Choice », après la refonte de la structure de Gordon & MacPhail. Ce Glen Spey, issue de la distillerie née en 1878 et appartenant à Diageo, est limitée à 650 bouteilles…
Nez : on débute notre parcours par des arômes fruités. On sent de la banane bien mûre ou encore quelques gouttes de jus d’ananas et d’abricot. Alors que l’ensemble se gorge de vanille, on découvre une facette plus subtile, qui procède par touches successives. On a une pincée de muscade, un peu de chocolat salé mais aussi de la bergamote, du laurier, de la badiane et un brin de persil. Il y a alors quelques fleurs qui semblent pousser (jasmin, muguet, lilas, chèvrefeuille) donnant une impression plus aérienne à l’ensemble. Celle-ci s’estompe quelques minutes plus tard lorsque la crème brûlée vient donner de la densité à ce nez. Avec le temps, on soupçonne une pointe de bois toasté et du poivre de Sansho. C’est une jolie promesse, suffisamment délicate pour ne pas être restrictive eu égard à sa puissance limitée. Une pointe d’eau parvient à le rendre plus gras tout en faisant ressortir ses tendances florales et herbacées. Si on perd quelques détails, on ajoute également un peu de sirop de fraise et des arômes de chewing-gum chlorophylle.
Bouche : la texture est soyeuse mais on a une vivacité qui provient du profil. L’entame révèle encore des fleurs (jasmin, chèvrefeuille) accompagnées cette fois-ci d’un sorbet citron et d’un peu de miel. Pourtant, il y a quelque chose de plus sec qui se met en place, à la confluence du bois et des épices (muscade, poivre blanc et piment). C’est alors aux herbes (laurier, herbes sèches) et au citron confit de se mettre en avant, tout juste rejoints par une pointe de banane et de sirops peu marqués (fraise, orgeat). Si l’ensemble se boit aisément, on regrettera l’approche plus directe de la bouche, qui laisse moins de place à la finesse.
C’est une bouche qui, à l’instar du nez, fait preuve d’une certaine retenue. Elle ne conviendra donc pas aux amateurs de surpuissance mais plutôt aux aficionados de drams avançant à pas de loup. La dilution abaisse l’influence boisée mais le rend vraiment trop homogène, la précision se faisant alors fuyante (exception faite d’un piment revigoré).
Finale : la finale est plutôt longue avec une persistance réussie. Le tout s’éteint de manière progressive, avec la même délicatesse que le reste du profil. On retrouve des éléments plus frais (mentholés), des herbes sèches, du laurier ainsi qu’un peu de yuzu. L’arrière-bouche est plus proche du bois, du citron confit et des herbes coupées, avec un reliquat de banane qui ajoute une pointe de gras à cette coda. La patine sucrée est moins maîtrisée à ce stade et le rend moins élaboré.
Music-pairing : Marissa Nedler – Under an old umbrella
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