C’est au sein de Grenada distillers, une des deux dernières distilleries de l’archipel, qu’est produit ce Six Saints, vieilli en fûts de bourbon. Derrière sa bouteille colorée et marketée, un énième rhum gorgé de sucre ?
Nez : c’est la légèreté qui domine avec de l’ananas et de la grenade, le tout à disposition en sirop. Pourtant, du fait de son caractère timoré, ce n’est pas la Blizkrieg du sucre. On a alors, toujours dans la même veine, de la poire et un peu de raisins, nous emmenant parfois sur le muscat. Puis, on sent une rupture succincte dans le fruité avec de la vanille. Quand tout s’amalgame, on perçoit des bonbons aux fruits bien artificiels (type banane Haribo, Krema cerise). Le fruit ne semble jamais naturel et on finit dans le magasin de confiserie sans véritable retenue. On reste un peu circonspect en l’état.
Bouche : on retrouve des fleurs de pêcher, des bonbons (fleurs, banane Haribo, Krema cerise, pomme). On passe alors sur des poires, des épices (cannelle, girofle) et du sel assorti de sirop de grenadine. Il manque de texture et de puissance et on reste sur des notes d’arômes de fruits (de ceux qui ne poussent pas sur les arbres). S’il n’y a pas grand-chose de véritablement emballant, il reste sur sa logique de confiserie sans partir dans tous les sens mais sans assurer l’émancipation des arômes. Quitte à jouer cette carte, on aurait aimé quelque chose de plus net (effet dilution ?).
Finale : plutôt courte avec une persistance un peu neutralisée. On retrouve le sirop de grenadine, la pomme verte et les épices. L’arrière-bouche est très poussive avec cette pomme et ce caramel qui semblent égarés…
Music Pairing : Judy Garland – Over the rainbow
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