C’est l’été ! La période rêvée pour une escapade irlandaise aux accents fruités. C’est chez Liquid Treasures que l’on retrouve ce single malt qui veut taire son nom, élevé en fût de bourbon et nous délivrant 172 bouteilles. Dans la lignée de l’édition 2016 ?
Nez : on a une pléiade de fruits exotiques : mangue grasse, kiwi légèrement acide, passion, coco… C’est une très belle expressivité à laquelle nous faisons face. On découvre alors un pendant plus végétal qui apporte un peu de légèreté. On croise du tilleul, des arômes « chlorophylle » et un peu d’herbe séchée. Il ne faudrait pourtant pas croire que cet aspect prenne le dessus puisque le fruité revient rapidement en fanfare. La fraise assortie de menthe et l’ananas nous sortent du train-train annoncé tandis que le gianduja et une pointe de lavande apportent de la complexité. Typiquement irlandais durant les premiers instants, il parvient à s’extraire du cliché sans réelle difficulté. Avec le temps on reconnaît des effluves d’oranges confites, de chocolat blanc, d’amandes caramélisées, de carvi et de jus de fruits (pêches, ananas). L’ouverture prolongée nous apporte un effluve situé quelque part entre le sirop d’orgeat et la pâte d’amande, du kalamansi, un peu de verveine et de la grenade. C’est un nez dense où l’exotisme est préservé malgré tout. Un vrai dessert riche pour cet été 2018.
On notera que l’ajout d’eau fait ressortir l’eucalyptus, la « chlorophylle » et le tilleul. On garde pourtant des traces de mangue et de chocolat blanc qui fournissent du gras.
Bouche : on retrouve dès l’entame cet exotisme exubérant que l’on trouve régulièrement dans les cognacs « Grande Champagne » (passion et mangue en tête). Pourtant l’ananas, le poivre blanc, les herbes séchées, la tarte aux pêches caramélisées forment une nouvelle gourmandise bien construite. La seconde partie de bouche retrouve les amandes caramélisées, la pêche cuite, la passion, le chocolat blanc, la muscade et le poivre blanc. On est alors sur quelque chose de très immédiat et de suffisamment précis pour convaincre. La texture est souple avec cette densité sucrée bienvenue qui sert toujours de fil conducteur. Pourtant, la fraîcheur végétale se dépose avec à-propos. Si la seconde partie de bouche est plus caricaturale et un peu plus restreinte, on tient là l’essence des Irlandais avec une précision fruitée très plaisante, parfois parasitée par une tendance à l’opulence sucrée. La dilution légère lui donne une certaine grâce avec un équilibre bien mieux senti. Certes, on perd de la diversité aromatique mais c’est vraiment très plaisant avec ce contraste entre exotisme et tisane-épices.
Finale : elle est moyenne avec une jolie persistance. Poursuivant les efforts de la bouche, cette finale persévère avec les fruits jaunes, la coco, la touche de lavande précédemment perçue, la mangue et les épices douces. L’arrière-bouche récupère des notes tisanières plus nettes, les amandes, les fruits exotiques (mangue, ananas) et le sucre glace. La dilution renforce des épices bien intégrées et des notes vertes accompagnées de pâte d’amande et de passion-mangue.
Music-Pairing : Fantastic Negrito – Plastic Hamburgers
Leave a Reply