Cela faisait longtemps que l’on avait pas chroniqué un petit Karuizawa. Après le réussi cask 136, aura t-on encore droit à un owni 1981, made in Japan ?
Nez : on a une fumée cendrée qui part sur le tabac à pipe, les algues séchées, les fruits rouges (griottes, fraises) avec des notes miellées évidentes (châtaignier, pin). Le cuir tanné prend le relais avec des dattes et un peu de chocolat. Le bois noble vient avec de l’encens, du bois de santal, de l’eucalyptus, des prunes. C’est vraiment un nez à la construction intelligente. Il conserve ses basiques afin de moduler ses notes secondaires. On repart avec de la cannelle, du cumin, des noix du Brésil, des cacahuètes, un caractère carné (émincé de porc). Il y a quelques notes exotiques (litchis, coco), de la sauce soja et un soufre parfaitement intégré. On passe par le stade tiramisu, le retour de l’eucalyptus, d’un peu de sucre roux, d’arnica et de quelques myrtilles. Un superbe nez qui parvient à se renouveler sans forcer, avec une fraîcheur plutôt revigorante. Le nez lisse la tourbe en calmant les velléités aromatiques. C’est moins bluffant même si cela sent encore très bon.
Bouche : la texture est bien grasse avec la fumée du tabac à pipe, la cerise, l’eucalyptus et toujours le miel de pin venant ici avec une pointe de jambon sec. La confiture de fraises ressort alors avec pas mal de bois noble. C’est tout de même astringent sur la seconde partie de bouche avec ce bois qui devient plus sec, charriant son lot de noyau de cerise. L’eau permet de libérer l’amplitude des arômes mais le bois a toujours tendance à prendre les devants au détriment d’une tourbe plus discrète (plus simplement cendrée, légèrement fermière). Les fruits rouges et noirs (en confiture) se mêlent à la bataille avec du chocolat et un peu de café. L’orange est aussi du voyage sous forme de jus et apparaît juste avant le passage sur la finale. Ce sont des arrivées tardives et succinctes mais cela colore un peu notre dégustation. Difficile de blâmer cette bouche volontaire mais le bois rompt les équilibres et la dilution fait se rétracter la tourbe.
Finale : on retrouve le sel, le combo fumée-eucalypus-miel ainsi que quelques fruits rouges (confiture de fraises). Une note médicinale achève le tout. L’eau le libère clairement et on a une finale extrêmement longue avec une persistance puissante et affirmée. Le bois est encore bien massif à ce stade mais ce sont les confitures de fraises et de cerises qui ont le dernier mot, au milieu d’un écran de fumée de pipe.
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