Kinclaith fait partie de ces structures énigmatiques, à la vie écourtée. Née en 1957 à l’intérieur de la distillerie de grain Strathclyde, elle a principalement alimentée l’industrie du blend (Long John) avant d’être démolie en 1975…
Nez : c’est étonnamment alcooleux pour ses petits 40%. On retrouve de l’alcool céréalier, des touches d’amandes, de poivre noir et de graphite. On décèle alors de la fraîcheur (thuya, aiguille de pin) quelques fruits exotiques (mangue, coco), un peu d’oranges, du chocolat au lait, de l’huile de lin, de l’ovomaltine et du piment. Autant l’entrée en matière était compliquée, autant il se révèle bien plus appréciable en respirant. L’alcool ayant disparu, voici un très joli nez, assez subtil, qui profite d’une belle énergie. Un joli revirement de situation qui met en exergue l’importance du temps.
Bouche : on retrouve une touche savonneuse et un alcool qui manque légèrement de discernement. L’entrée en matière offre une touche cartonnée/plastique accompagnée d’ananas, d’herbes coupées et de lavande. La seconde partie de bouche est plus sèche et apporte son lot d’épices (cannelle, poivre noir, piment), de chocolat-café au lait, de l’orange et de la passion. Une vraie étrangeté se dégage de l’ensemble, les notes de savon (lavande) réapparaissant après quelques instants. C’est vraiment dommage que l’équilibre ne soit pas présent d’emblée et que la lavande ait tendance à s’imposer. Malgré ses écarts, on sent quelques éléments dignes d’intérêt.
Finale : si ce n’est pas d’une longueur éblouissante, la persistance est percutante (effet poivre/piment, pin). C’est encore au tour des fruits exotiques (passion) de se frayer un léger chemin mais son développement est entravé par des fleurs, du carton et les épices asséchantes évoquées plus tôt (cannelle et poivre en star).
Music-pairing : Shuichi « Ponta » Murakami – Air Pocket
Leave a Reply