Sorti pour le marché italien, ce Ledaig est l’oeuvre de Sestante. La distillerie ayant été ouverte de 1972 à 1975, il est rare d’avoir l’occasion de goûter ces versions à l’ancienne. Après le Tobermory 1972 de chez Alambic Classique, on explore la vision tourbée de l’époque…
Nez : on a une tourbe hyper marine, légèrement pétrolifère avec des accents camphrés assez contenus. Derrière le menthol, on retrouve du jus de citron mais également des fruits secs (cacahuètes et noix de cajou). L’ouverture apporte de la saumure et du poisson (anchois non salé) mais également des fruits jaunes (pêches bien mûres), du pralin, des fleurs (bourrache). Il évolue alors par touches, offrant du laurier, de la mangue et du kaki. On a l’impression peu à peu de partir sur le bord de mer sans pour autant être dans le monolithique puis sur une note fermière lui offrant un aspect dirty (touche d’étable, paille humide, musc, bouse de vache). On retrouve aussi du Ricqlès (s’il était en baume). L’alcool est super bien intégré, les parfums et la précision sont au rendez-vous. Une vraie belle évolution dans le verre et qui ne nous amène pas dans les excès. Du bien bel ouvrage ! L’homogénéisation a lieu avec la dilution en apportant un peu de chocolat, du sable océanique et du vinaigre.
Bouche : la texture est riche et c’est très ample. La tourbe très marine est devenue plus végétale, plus cendrée avec un cortège de saveurs pour l’accompagner. A la suite de la bourrache, de la lavande et du lilas on a du chocolat noir aux cristaux de sel, anchois, de la noisette, du beurre de cacahuètes mais aussi du miel de citronnier et des pêches compotées. C’est superbement mis en place, sans agressivité, avec un naturel parfaitement déconcertant. Pas d’esbroufe mais une lisibilité éprouvée et une justesse qui nous rend accroc. L’eau renforce la présence des fleurs et donne du poids au jus de citron tout en conviant des épices (piment doux, poivre). Malgré ce côté plus brut, on ne connaît pas une crise aromatique. Assez bluffant il faut avouer !
Finale : longue et persistante; elle est plus fermière (comme au nez) avec du camphre, du citron frais et les fruits secs sus-cités. L’arrière-bouche est plus cendrée, plus coquillage que saumure avec un aspect fermier (étable) toujours présent. On retrouve le citron, la pêche et le kaki et surtout le chocolat noir aux cristaux de sel. Super propre et lisible.
Music Pairing : Howlin’Wolf – Spoonful
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