On le sait la jeunesse sied plutôt bien à Ledaig. L’embouteilleur français Le Gus’t est allé piocher un fût (bourbon de premier remplissage) dans les chais de Signatory Vintage et a décidé de le conserver brut de fût. Une nouvelle preuve de l’alternative possible à Islay ?
Nez : c’est direct et massif. On commence certes par des algues et un peu de coquillages mais c’est la gamme du jambon fumé qui se développe ainsi que celle du plastique brûlé. Cette tourbe massive, nimbée de sel (une caractéristique très nette sur le 10 ans officiel), vient avec du poivre, du jus de citron et des fruits jeunes et frais (poires, pommes vertes). Jusque là, c’est plutôt attendu pour du Ledaig. Pourtant, les jolies notes fraîches (thuyas) viennent avec de l’encre, du caramel au lait et des amandes. C’est un joli nez qui vise l’efficacité avant tout. L’ajout d’eau permet d’avoir un équilibre plus tangible sans pour autant rogner sur la diversité. La tourbe devient alors légèrement plus fermière (foin, crin de cheval).
Bouche : c’est très gras et rond avec une bonne dose de citron fumé et d’amandes. La tourbe est toujours massive avec une propension végétale plus nette (algues, antiseptique, thuyas) malgré la fumée et le plastique brûlé. La seconde partie de bouche nous ramène sur la salaison avec plaisir avec un peu de chocolat au lait. Une bouche qui se fait assez brute mais sans agression alcoolique. L’eau amène un aspect plus sucré et salé qui nous fait un peu sortir de la justesse qui régnait jusqu’alors. Cela reste un bon tourbé, puissant et straight mais qui manque d’un peu de finesse et d’austérité.
Finale : elle est plus sur la réglisse et la fumée iodée légèrement chimique. L’arrière-bouche reste dans la même veine en gagnant un peu plus de réglisse et des pommes vertes. L’eau arrondit cette coda en lui donnant une dimension plus sucrée, moins agréable puisqu’elle parasite l’expression des saveurs. L’arrière-bouche, elle, gagne un peu d’olive noire.
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