En dépit de notre prédisposition naturelle à suivre assidûment les spiritueux majeurs, nous nous intéressons également à la (re)-découverte d’alcools susceptibles de combler nos penchants hédonistes. Première salve aujourd’hui avec des fruits et des plantes…
Choya Umeshu 23° (23,6%) : issue d’une maturation de 3ans, il s’agit d’un alcool de prune japonaise (ume en japonais).
La prune, l’abricot et l’amande se conjuguent en bouche tandis qu’on avait beaucoup d’amandes au nez. Un peu plus acidulé en fin de course, avec une légère sécheresse sur le sucre, à moitié sur l’agrume et l’abricot sec. On a également quelques notes florales et végétales complémentaires.
Dangereusement buvable et déclinable (notamment en long drink).
Yonaguni Blue Awamori Hanazake par Sakimoto Shuzo (60%) : Tout est dans le nom. Il s’agit d’un awamori, la plus vieille boisson distillée du Japon. A base de riz long thaïlandais (pays d’origine du breuvage), il s’agit d’une version Hanazake, cuvée spéciale, issue de l’île de Yonaguni.
C’est assez clean et surprenant. On a quelques épices (cumin, poivre blanc) avec un peu de pierre froide, de chips salé et d’une note de légumes anciens (panais). Avec un peu d’ouverture on perçoit un fruité exotique (litchi, ananas), des fleurs (lys), du champignon, de la bergamote venant avec du pain brioché. L’ouverture fait ressortir ses atours fruités. En bouche, c’est très vif avec une note de galette de riz teinté d’exotisme (litchi, ananas). Il se fait légèrement plus dur dans la seconde partie de bouche avec une minéralité massive, charnière, des épices (poivre, cumin, sel), de la crème aux champignons et une pointe biscuitée chocolatée. C’est long et chaleureux, sans explosivité mais avec une certaine rondeur, couplée à une impression poudrée et légèrement amère et herbacé (zeste de conbava). L’eau le rend plus drinkable mais moins intéressant avec un aspect soyeux et plus proche du lacté.
Très original et clairement pas destiné à tous les palais. Une chouette découverte en tout cas.
On passe chez la fameuse Chartreuse, liqueur végétale iséroise produite à la distillerie de Voiron. Toutefois, d’ici à 2018 le lieu de production devrait être modifié mais le mystère autour de la composition exacte du breuvage perdurera…
Chartreuse Reine de Liqueurs 2013 (43%) :
C’est très sucré, c’est un euphémisme. On a encore les marqueurs de plantes (génépi, gentiane…) avec beaucoup de miel et de sucre. Le sucre raffiné vient complètement flinguer la palette végétale. Brutale, beaucoup trop pour être recommandable à mon avis.
Chartreuse Liqueur du 9ème centenaire (47%) : Créée en 1984, elle est issue d’un mélange de liqueurs vieillies.
Une bonne sucrosité avec un amalgame de plantes plus modulaire. Le génépi est très clairement sur le devant mais il y a des herbes aromatiques (thym, sauge). On ajoutera, entre autres, des clous de girofle et de la réglisse. Le sucre raffiné est toujours là mais c’est plus acceptable.
Dans son genre, il s’agit d’une bouteille plus équilibrée et plus fine.
Chartreuse Cuvée des Meilleurs Ouvriers de France (45%) :
Au nez, moins de sucre raffiné mais plus de miel avec des herbes qui sont moins en rupture avec la sucrosité (thym, romarin). On a aussi confiserie florale (bleuet, violette) et de la glace à la crème fraîche. En bouche, On retrouve les bonbons floraux et le thym avec une répartition intelligente du ratio miel/sucre. Moins anguleux que la 9ème centenaire. Le sucre raffiné est tardif cette fois (fin de bouche).
Plus complexe, cette MOF est plus ronde que la 9ème centenaire et retrouve le caractère opulent de la gamme classique.
« La Goulue » Absinthe par Les saveurs du Charmant Som (60%) : il s’agit d’une liqueur d’Absinthe, plante de la même famille que le génépi.
La claire amertume que l’on retrouve est proche du ressenti du houblon (avec des touches d’agrumes) mais avec une composante terreuse qui vient avec un peu de ginseng et du sous-bois. Une belle fraîcheur vient sur la finale. Bien entendu le tout est sous-tendu par le sucre mais l’amertume offre un contre-point vivifiant. L’alcool est bien intégré. Segmentant mais réussi.
« Spiritueux de poivron » par Mette (45%) : les artisans de la distillerie située dans le Haut-Rhin s’étaient déjà illustrés par leur Poire mais également par la variété de leur production. Un exemple ici avec cette improbable déclinaison autour du poivron.
Impossible de se tromper, le poivron cuit au four est présent, avec une jolie expressivité apportant à la fois un léger piquant et une dimension éthérée, délicatement florale. Un soupçon d’agrume (citron) et de menthol viennent se joindre au tout. L’entrée en bouche reprend l’évocation (plus soft) du nez centrée sur le poivron avec une très belle douceur. On part alors sur une composition plus « savonneuse » (ultra-léger) rappelant la pellicule blanche à l’intérieur du poivron. La finale est longue et très fraîche (retour du menthol) avec un peu de zeste de citron. On passe ensuite sur le caractère plus brut du poivron (légère amertume), avec un sucré plus reconnaissable, légèrement herbacé.
Dépaysant et frais, voici un spiritueux étonnant, parfaitement exécuté.
1 Comment
Message: Withdrawing #UH54. CONFIRM =>> https://telegra.ph/Go-to-your-personal-cabinet-08-25?hs=9c5cca8c4f843ccfefcdda5ecb6475bb&
20 octobre 2024 at 11 h 38 minw1jzbz