Derrière ce titre un peu accrocheur, se pose une vraie question : comment rouleront les voitures quand il n’y aura plus de pétrole ? Nous avons l’embarras du choix et les scientifiques n’écartent aucune piste de recherche. Certaines sont crédibles, d’autres moins. Que diriez vous de partager votre passion pour le whisky avec votre voiture ?
Le pétrole étant une source d’énergie fossile, il est nécessaire d’y trouver une alternative, au risque demain, d’être obligé de prendre son vélo pour relier Lille à Marseille. Beaucoup de pistes sont explorées : le moteur à eau (oui, on connait tous un cousin dont l’ami d’une amie est le gendre du frère du véritable concepteur du moteur à eau, qui s’est malheureusement fait racheter son brevet à coup de pétrodollar…), le moteur électrique et toutes ses déclinaisons (solaire, batterie, etc.), le moteur à air, et… le moteur à whisky… Vous croyez que je blague ? Allons, nous ne sommes pas encore le 1er avril !
Derrière cette idée qui semble un peu folle, on trouve Celtic Renewables, une société créée en 2012 qui a pour objectif de créer un biocarburant, le BioButanol, à partir d’une technique de fermentation utilisée pendant la première guerre mondiale, notamment pour la production d’acétone. Cette technique a été mise au point par Chaim Weizmann, chimiste britannique et accessoirement premier président de l’état d’Israel. Elle a été abandonnée dans les années 60, ne pouvant rivaliser avec l’industrie pétrochimique.
Comment ça marche ?
La base du procédé s’articule autour de deux éléments : la drêche et la « pot ale ». Dans la fabrication du whisky, la drêche est le résidu solide du processus de filtration du moût, qui intervient juste avant la fermentation. Elle est riche en protéines et minéraux et est habituellement utilisée pour nourrir les ruminants. La « Pot Ale » (Bière d’alambic ou bière brulée) est le résidu qui se trouve au fond de l’alambic à la fin de la distillation. Elle est également destinée à l’alimentation animale. Chaque année, l’industrie du whisky produit 1600 millions de litres de « pot ale » et 500.000 tonnes de drêche, autant dire beaucoup de carburant potentiel…
Concrètement, la drêche et la « pot ale » sont mélangées afin d’obtenir une espèce de bouillon. Ce bouillon est traité, on y ajoute des enzymes et des bactéries puis on le laisse fermenter. Comme pour le whisky, cette mixture est filtrée et on distille la partie liquide. Cette distillation produira l’acetone, l’ethanol et le fameux butanol recherché. Le BioButanol serait en effet un bio-carburant plus performant que le BioEthanol.
Un carburant 100% écossais
Celtic Renewables s’est associé avec la distillerie Tullibardine qui lui fournit les matières premières nécessaires à la production. Le premier échantillon de BioButhanol dérivé de la production de whisky a été présenté en début d’année 2015 à la Scotch Whisky Experience, à Édimbourg. Suite à cela, une nouvelle levée de fond porte le budget de la start-up écossaise à plus de 10 millions de Livres.
Le « bio » envahit l’industrie du whisky, avec les sorties de plus en plus fréquentes d’embouteillages estampillés « green » ou « organic », si possible distillés à partir d’orge local. Le projet de Celtic Renewables s’inscrit dans cette mouvance, laissant entrevoir de belles perspectives écologiques et économiques pour l’Ecosse.
Quoi qu’il en soit, si demain toutes les voitures roulent au whisky, les pics de pollution aux particules fines seront moins nocifs qu’aujourd’hui, bien que surement plus enivrants !
Si vous vous voulez en savoir davantage sur cette start up, n’hésitez pas à visiter leur site internet.
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