Après un agréable Speyside 1995, nous voilà en présence de la brute de tourbe made in Islay avec cet Octomore qui semble être à 150 ppm. De la tourbe et de l’opulence pour ce nouveau Dramfool ?
Nez : si on parle souvent de la puissance théorique de la tourbe d’Octomore, ce sentiment est rarement retranscrit frontalement. C’est encore une fois le cas avec cette tourbe assez beurrée, composée de notes médicinales (camphre), de Ricqlès, de fumée douce, de paille et de cristaux de sel. Ce baume est arrivé en bloc et s’accompagne d’un mix assez jeune fait de vanille, de sucre glace, de gâteau poires-amandes mais également d’une touche de légumes (potiron, petit pois) et de cuir. La puissance est par contre un brin excessive ce qui met une barrière entre nous et le profil aromatique. En tout cas, c’est une entame simple mais propre. L’ouverture apporte des Granny Smith tandis que la dilution offre des touches de paprika, de la crème pâtissière et renforce la partie saline et médicinale. C’est franc du collier mais frais et cela plaira probablement aux amoureux d’Octomore. La seconde dilution le rend encore plus facile d’accès tout en le rendant moins précis.
Bouche : la texture est ample et on a un excès de puissance (alcool). On perçoit tout de même la tourbe pommadée, aux accents végétaux et médicinaux. Au-delà, le sucre glace, la vanille, les céréales au caramel (Smacks) semblent se détacher. C’est un peu trop vif et plutôt écœurant en l’état. La dilution s’avère profitable puisque l’impression sucrée est plus mesurée. On découvre alors quelques épices (cannelle, poivre) et une tourbe fumée et végétale. A leurs côtés, résident les fruits blancs (Granny Smith, poire), une pointe de chocolat au lait et les Smacks déjà évoqués. Une bouche un peu en-deça et beaucoup plus homogène, avec un fondu moins pertinent que ne l’était le nez. La seconde dilution donne quelques notes florales (œillets) et fait ressortir les notes de céréale voire de levure avec un sucre glace toujours présent. Sans vraiment briller, cette bouche assure la tourbe enrobée de tendresse.
Finale : elle est longue et persistante. On finit avec une tourbe plus végétale (camphre, herbes amères, menthol), de la poire et du sucre glace. L’arrière-bouche calme ses tendances, avec moins d’amertume et moins de sucre. Une belle stabilisation autour de la poire fumée, du graphite, de la tourbe végétale et des touches de toffee. Avec la dilution, elle est plus fraîche (chewing-gum chlorophylle, Ricqlès), avec de la crème pâtissière et des épices (poivre blanc, muscade). Une fin de dégustation légèrement plus intéressante.
Music Pairing : Cypress Hill – Band of Gypsies
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