Paul John est la force émergente du whisky made in India. C’est donc tout naturellement qu’avec la mise en place d’une gamme officielle viennent les embouteillages indépendants. Cadenhead agit ici au sein de sa gamme globe-trotter avec un bourbon hogshead limité à 360 bouteilles…
Nez : c’est assez vif avec un alcool qui ne cache pas sa présence. Toutefois, il a des choses à nous dire. On débute par une composante lactée surprenante, protéiforme, partant du lait frais pour revenir sur l’impression plus sucrée que l’on trouve dans certaines sucreries (Kinder Chocolat). Derrière cette première force, on part en direction des champs : le foin humide reste discret mais complète les céréales (malt, blé, avoine) qui possèdent à la fois un visage végétal et un visage lacté (lait d’avoine majoritaire). On passe alors sur des cacahuètes grillées et des épices (curcuma, paprika) avant que n’arrivent une pointe de cébette, du jus de fraises, du chutney de figues et un peu de caramel. Par moment, on note du retour du foin humide mais c’est bien le miel de lavande qui s’impose durablement. Alors qu’il était concentré sur un duo lacté-céréalier, ce nez s’est enrichi au fil des minutes proposant une palette surprenante mais bien maîtrisée. On notera tout de même que la précision est correcte mais pas maximale. L’ouverture prolongée permet de s’offrir des marrons chauds, une pointe de clémentine, de vanille et de sauge. C’est quand même une entrée en matière très convaincante, avec une personnalité bien modelée. La dilution le rend plus anguleux. On a toujours le miel de lavande, une sauge plus affirmée, des épices (muscade, cumin, pointe de poivre vert) et des céréales qui se recentrent sur les plantes, avec un ancrage plus terrien. On regrettera par contre la perte de justesse générée par la dilution.
Bouche : la texture est très douce, miellée et ce dram vient tapisser le palais avec aisance. On commence donc par ce miel de lavande, du yuzu, des céréales à nouveau champêtres et lactées et une pointe de fruits rouges. On glisse alors gentiment sur les épices (poivre vert, curcuma) tandis que les céréales grillées sont de retour avec des cajous et des cacahuètes. On a ensuite une pointe de bois fumé et de la sauge qui se développent. C’est une bouche très enveloppante mais qui parvient à délier ses arômes. La dilution le rend plus concentré avec une sauge qui apporte toute sa fraîcheur et des épices qui habitent plus clairement la seconde partie de bouche, complétant alors les céréales et le jus de fraise. La bouche n’a pas le foisonnement du nez mais reste de très bonne facture.
Finale : en l’état, elle est moyenne avec une persistance de belle tenue. On a de nouveau ce voile de fumée qui vient se poser sur une étendue de lait, légèrement miellée, avec une pointe de fruits rouges. On a à ce stade du lait d’avoine qui va s’associer à du bois fumé, des mandarines, une touche de foin, de bois et de cannelle. Une fin de dégustation plus sèche mais toujours cajolée par la douceur (miel, lait). La dilution permet d’avoir une fin bien plus explosive et plus persistante avec un amalgame qui fait ressortir les épices (cannelle, cumin, poivre vert, curcuma). L’arrière-bouche est alors plus apaisée tournant sur le lait d’avoine, le foin, le miel et la mandarine.
Music-pairing : Nik Bärtsch’s Ronin – Modul 48
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